
Depuis que Résistex a converti à l’électrique 90% de sa flotte, les commerciaux de cette PME niçoise, spécialisée dans l’éclairage, ont dû adapter leurs habitudes. Notamment en regroupant leurs rendez-vous, histoire d’économiser la batterie de leur véhicule de fonction. Et aussi en prévoyant des temps de pause lors de leurs tournées, indispensables à la recharge… La bascule, engagée dans un souci de décarbonation, a tout de même nécessité des efforts financiers. Nicolas Biolley, directeur général de Résistex, constate ainsi un surcroît de loyer de 30% pour ses voitures électriques par rapport aux modèles thermiques. Soit environ 45 000 euros par an.
«Mais avec les avantages fiscaux et les économies de carburant, l’écart n’est plus si important», observe le patron. Le calcul serait même gagnant, à en croire les professionnels de l’électrification des flottes. Exemple dans le cas d’une PME louant 10 véhicules électriques pour quatre ans : «Elle va économiser 29 300 euros par an par rapport à une flotte entièrement thermique», estime François Gatineau, président du cabinet Mobileese. Un bilan qui tient compte du coût total de détention des véhicules, intégrant le prix d’achat mais aussi tous les frais d’utilisation (carburant, réparation, fiscalité…).
La mode des voitures hybrides rechargeables semble passée chez les entreprises
Pour les entreprises, la mode des hybrides rechargeables semble passée. «Sur ces motorisations, les utilisateurs roulent assez peu en électrique et souvent avec des batteries déchargées. D’où une surconsommation de carburant et des coûts d’essence faramineux !» fait remarquer Julien Garnier, directeur des opérations d’Agilauto. Depuis cette année, ces véhicules hybrides ont d’ailleurs été privés de certains avantages fiscaux. A l’inverse, l’abattement sur les avantages en nature pour les voitures 100% électriques a été maintenu. Il peut faire économiser «quelques centaines d’euros par an et par véhicule», estime François Gatineau. Tout en allégeant les charges sociales sur la fiche de paye de l’employé.
Les véhicules des flottes se retrouvent sur le marché de l'occasion
Certains défis demeurent, sur l’autonomie et la revente des véhicules. A Paris, le déménageur Demeco a commencé à s’équiper en électrique, avec prudence. «Dans cinq ans, les nouvelles batteries auront des autonomies de plus de 1 000 kilomètres. Est-ce que j’arriverai à vendre mes véhicules ?» s’interroge Benoît Drillon, président de Demeco. Cette question est d’autant plus cruciale que ce sont ces modèles d’entreprise qui alimentent le marché des voitures d'occasion, auprès de particuliers soucieux d’alléger leur facture d’achat. «Beaucoup de visiteurs se disent qu’une voiture vendue par un professionnel a été mieux entretenue. Et il y a une meilleure traçabilité qu’auprès d’un particulier», pointe Olivier Flavier, directeur du marché automobile de Leboncoin automobile. Selon ce dernier, les immatriculations de voitures électriques d’occasion progressent de 30%, beaucoup plus vite que sur le marché du neuf. Une tendance encourageante pour les particuliers.
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