Les douze coups de minuit venaient tout juste de retentir lorsque les portes de la Fnac Saint-Lazare, à Paris, ont fini par s’ouvrir, laissant déferler une nuée de fêlés du joystick. Leur but: faire main basse sur «The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom», nouvel épisode de la saga d’heroic fantasy créée par Nintendo et exclusivement réservée à sa console Switch. «Cette nuit de mai était complètement dingue, se souvient Charlotte Massicault, directrice des produits multimédia et gaming pour Fnac Darty. En deux jours, nous avons vendu 120000 exemplaires de ce jeu. Certains fans ont même acheté la console rien que pour se plonger dans les aventures de Zelda.»

Encore un joli coup pour la bande à Mario. Près de sept ans après le début de sa commercialisation, en mars 2017, la Switch n’en finit pas de surprendre. Fin septembre, plus de 132 millions de machines avaient trouvé preneur, ce qui en fait la troisième console la plus vendue de l’histoire des jeux vidéo, derrière la PlayStation 2 de Sony et la DS, autre best-seller signé Nintendo. «Les performances de ce premier semestre sont les meilleures depuis le lancement de la Switch», s’est félicité début novembre Shuntaro Furukawa, le PDG de l’éditeur de jeux et fabricant de consoles. Depuis son fief de Kyoto, là où l’entreprise avait été fondée en 1889 – à l’époque, pour produire des cartes à jouer en papier de mûrier –, Furukawa-san a dévoilé un bénéfice record de 1,7 milliard d’euros, rapporté à un chiffre d’affaires de 5 milliards.

Le nippon a décidément frappé un grand coup avec ce terminal hybride, mi-console de salon (on peut la brancher sur sa télé), mi-console portable. «C’est malin, car cela a permis à Nintendo d’élargir son audience en attirant à la fois les gamers qui préfèrent jouer sur grand écran à la maison et ceux qui apprécient la mobilité», juge Florent Gorges, historien des jeux vidéo et spécialiste de la marque. Un avantage compétitif par rapport à Sony et Microsoft, qui ne disposent pas d’un tel appareil nomade.

© Nintendo
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