
CAC 40, Nikkei, Nasdaq, S&P 500, Dow Jones… En Bourse, les grands indices actions ont regagné énormément de terrain suite au trou d’air de début août. Depuis le point bas majeur du 5 août, l’indice actions phare de la Bourse de Paris a progressé de 7%, celui de la Bourse de Tokyo de 21% et les trois grands indices actions américains de 13%, 9% et 6% respectivement ! Les investisseurs en actions s’étaient alarmé début août des risques de récession aux Etats-Unis (après un inquiétant bond surprise du taux de chômage en juillet) et des débouclages massifs d’opérations dites de carry trade.
Ces dernières consistaient à emprunter en yens à taux bas pour investir dans des pays à taux plus élevés (comme les Etats-Unis), mais la forte appréciation du yen il y a quelques semaines a pris au piège les spéculateurs, contraints de vendre des actions (entre autres) pour pouvoir rembourser leurs emprunts en catastrophe. Pour autant, si les craintes à l'origine du krach éclair de début août ont reflué ces dernières semaines, elles devraient revenir en force, avertit Deutsche Bank, qui table ainsi sur une probable rechute de la Bourse. La banque allemande a identifié 5 risques majeurs pour les actions. Tour d’horizon.
Le taux de chômage pourrait encore grimper aux États-Unis
Les investisseurs en actions ont été effrayés début août par l’annonce d’un taux de chômage bien plus élevé qu’attendu, à 4,3% en juillet (un niveau plus vu depuis l’automne 2021), après 4,1% en juin. Depuis, les chiffres des demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont été globalement plus rassurants, mais le marché du travail pourrait néanmoins continuer à se dégrader peu à peu. Et les dernières statistiques dans l’industrie et la construction ne sont pas de bon augure pour la trajectoire de l’économie américaine. Selon Deutsche Bank, les statistiques futures pourraient réserver de nouvelles déceptions. Et la Bourse risquerait fort d’accuser le coup.
Le mois de septembre est souvent peu porteur pour la Bourse
Alors que le mois d’août sera bientôt derrière nous, septembre s’annonce comme un mois à haut risque pour la Bourse. D’autant que d'un point de vue historique, le mois de septembre est statistiquement (en moyenne) le pire mois de l’année pour le marché actions. EToro rapportait à cet égard l’an dernier que la Bourse avait chuté en moyenne (selon une étude sur 50 ans) de 1,1% en septembre, pour les 15 principaux indices actions de la planète. Et si on prend le seul exemple du CAC 40 pour les 4 dernières années, l’indice actions phare de la Bourse de Paris a perdu 3% en septembre 2020, 2% en septembre 2021, 6% en septembre 2022 et 2% en septembre 2023…
Les tensions géopolitiques et les risques politiques sont très élevés
Les tensions géopolitiques restent vives, entre la guerre au Proche-Orient, le risque d’embrasement au Moyen-Orient (l’Iran pourrait attaquer Israël et provoquer une escalade régionale, avec flambée des cours du pétrole à la clé), la guerre russo-ukrainienne, ainsi que les tensions entre la Chine, l’Union européenne et les Etats-Unis (guerre commerciale et technologique)... Les risques géopolitiques sont donc au rendez-vous. Et en novembre prochain, l’issue de l’élection présidentielle américaine apparaît actuellement très incertaine, Kamala Harris étant au coude-à-coude avec Donald Trump dans les sondages.
La politique monétaire est en réalité de plus en plus restrictive
Par ailleurs, même si la Fed devrait bientôt abaisser ses taux directeurs, jusqu’ici, la politique monétaire de la banque centrale américaine est progressivement devenue de plus en plus restrictive en termes réels (c’est-à-dire si on regarde les taux directeurs corrigés de l’impact de l’inflation), au fur et à mesure que le rythme de hausse des prix à la consommation refluait aux Etats-Unis. En termes réels, les taux directeurs américains se sont hissés à des sommets jamais atteints depuis 17 ans, fait ainsi valoir Deutsche Bank.
La valorisation des actions est historiquement élevée
Enfin, la valorisation du marché actions ne paraît pas bon marché, en particulier aux Etats-Unis, où les valeurs technologiques, portées par les espoirs massifs toujours suscités par le boom de l’intelligence artificielle, se paient environ 30 fois les profits annuels attendus, ce qui est historiquement élevé. Et plus généralement, la valorisation moyenne des actions apparaît assez chère, surtout au vu des risques de dégradation de la conjoncture et de révision à la baisse des estimations de profits des sociétés cotées en Bourse.
Les lecteurs de Momentum, la lettre boursière de Capital, ont pu tirer leur épingle du jeu
Les lecteurs de Momentum, la lettre d’investissement premium quotidienne de Capital sur la Bourse, ont été prévenus à temps du risque de trou d’air sur les actions début août. Et depuis mai, notre équipe a été prudente à bon escient sur la trajectoire du CAC 40, dont le risque de correction baissière marquée s’est concrétisé de belle manière. Enfin, notre équipe a aussi correctement anticipé un rebond des actions à partir du 5 août, soit le point bas du mois, qui s’est révélé être un creux notable. Découvrez chaque jour nos analyses et scénarios sur le CAC 40 et les actions cotées en Bourse. Pour rejoindre notre communauté d’investisseurs actifs, il suffit de cliquer sur le lien inséré plus haut dans cet article.




















