La Bourse de Paris (CAC 40) recule ce vendredi 21 novembre dans un marché marqué par l'incertitude, les investisseurs s'interrogeant sur la légitimité des valorisations élevées des valeurs liées à l'intelligence artificielle. L'indice vedette CAC 40 reculait de 0,22% vers 9h55, soit de 17,72 points, s'établissant à 7 963,35. La veille, alors que l'indice prenait plus de 1% en séance, il a finalement terminé en légère hausse de 0,34%, à 7 981,07 points, abandonnant ainsi une bonne partie de ses gains à la clôture.

«Une inquiétude majeure porte sur le fait que l'emballement pour les investissements en IA pourrait ne pas générer les rendements attendus, d'où la forte correction des valeurs technologiques ce mois-ci» et le fait que «les investisseurs se questionnent toujours sur les valorisations élevées des actions liées au secteur», commente Kathleen Brooks, directrice de la recherche économique pour XTB. Après une réaction initialement positive après la publication mercredi soir des résultats du géant américain des puces électroniques Nvidia, qui est aussi la première capitalisation boursière du monde, le vent a commencé à tourner la veille peu après l'ouverture des marchés américains jeudi.

CAC 40, Nasdaq... La Bourse s'inquiète de la bulle technologique

«Le stress est monté d'un cran avec l'apparition d'un signal que personne n'avait vraiment anticipé : la nervosité s'est déplacée du marché actions vers le marché du crédit» les investisseurs cherchant à se protéger «contre un potentiel dégonflement de la bulle technologique», explique John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank. Parmi les éléments déclencheurs du retournement des marchés à l’œuvre sur les différentes places financières mondiales depuis la veille, «les CDS, ou credit default swaps, qui sont des instruments financiers que les investisseurs achètent pour se couvrir contre le risque de défaut d'une entreprise ou d'un Etat. Plus le risque perçu de défaut est élevé, plus la demande des investisseurs augmente, et plus le prix grimpe. Or hier (jeudi, ndlr), Oracle a vu ses CDS à 5 ans atteindre leur plus haut niveau en trois ans», explique Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

«L'opinion du marché devient de plus en plus polarisée entre ceux qui crient à la bulle et ceux qui sont prêts à continuer de courir. Cette dynamique conduira à une volatilité accrue et à de grands mouvements», estime l'analyste. Dans ce contexte d'incertitude, «le marché éprouve un remords à être acheteur face à des valorisations technologiques trop élevées, et il faudra du temps pour que ce sentiment se dissipe», estime quant à elle Kathleen Brooks.

À lire aussi
Acheter des actions

Veolia s'offre l'américain Clean Earth

Le géant des services à l'environnement Veolia (-0,63% à 27,85 euros) a annoncé ce vendredi l'acquisition de l'américain Clean Earth, spécialisé dans le traitement de déchets dangereux, pour une valeur d'entreprise de 3 milliards de dollars (2,6 milliards d'euros).

>> Achetez et vendez vos actions en Bourse au bon moment grâce à Momentum, la lettre d’investissement premium de Capital basée sur l’analyse technique, économique et financière, qui a bien anticipé la trajectoire du CAC 40, du S&P 500, et du Nasdaq. Et notre sélection d’actions en Bourse a fait mieux que le CAC 40 ces dernières années. En optant pour un abonnement annuel, 5 mois sont offerts. Et à l'occasion du Black Friday, profitez de -40% de réduction supplémentaire sur le prix de votre abonnement annuel !

Ubisoft en hausse en Bourse pour son retour

L'éditeur français de jeux vidéo Ubisoft, dont la cotation a été suspendue pendant une semaine en raison d'un report de ses résultats semestriels, prenait 5,47% à 6,39 euros vendredi vers 10h05. Sur les six premiers mois de son exercice 2025-2026 décalé, l'éditeur a annoncé avoir enregistré un «net bookings» («réservations nettes», soit les ventes hors revenus différés, son indicateur de référence) «supérieur à ses prévisions», à 772,4 millions d'euros, en hausse de 22,6% à taux de change constants. Sur la même période, son chiffre d'affaires est lui en baisse de 2,1%, à 657,8 millions d'euros.