Les retraités anciens salariés du privé seront bientôt fixés. Le niveau de la revalorisation des retraites complémentaires doit être connu le 15 octobre prochain. Avant de l’établir définitivement, les partenaires sociaux, gestionnaires du régime, attendent de connaître les chiffres définitifs de l’inflation de septembre, qui seront dévoilés par l’Insee ce mardi 15 octobre. Ils ont en effet jusqu’au lendemain, le 16 octobre, pour donner le chiffre définitif afin qu’il soit bien appliqué sur le montant de la pension de novembre, versée le lundi 4 novembre.

Mais si le niveau de revalorisation n’est pas encore définitif, une fourchette de plus en plus précise se dessine. Elle se base sur les chiffres que l’Insee vient de dévoiler dans sa note de conjoncture, publiée ce jeudi 10 octobre. Ce document prévoit une inflation hors tabac de 1,8% pour l’année 2024. «A partir de ce chiffre, l’Agirc-Arrco va discuter d’une revalorisation comprise entre 1,4 et 1,8%, probablement entre 1,5 et 1,7%», souffle à Capital une source en interne.

Une possibilité de sous-revalorisation des pensions

Pour rappel, l’accord national interprofessionnel qui fixe notamment les règles de revalorisation de la retraite complémentaire jusqu’à 2026 indique que la revalorisation des pensions doit se faire par rapport à l’inflation, avec un coefficient de soutenabilité de 0,4. Ce qui signifie que le niveau de revalorisation peut être jusqu’à 0,4 point en dessous de l’inflation. Donc si l’on se base sur le chiffre de 1,8%, la revalorisation pourrait descendre jusqu’à 1,4%.

Si le patronat est plutôt favorable à utiliser cette option de sous-revalorisation, les syndicats prônent, eux, une hausse au niveau de l’inflation. Avec au cœur de la négociation les projections de la situation financière du régime d’ici 15 ans. En effet, toujours d’après l’accord national interprofessionnel, les réserves du régime doivent être au moins égales à 6 mois de prestations jusqu'en 2037 inclus. C’est avec cet objectif en tête que les partenaires sociaux aborderont les dernières discussions avant de fixer le chiffre définitif. «Il ne faut pas oublier que 1% de revalorisation, cela représente en moyenne 5 euros d’augmentation de retraite par mois, mais c’est aussi 1 milliard de dépenses pour l'Agirc-Arrco, soit 15 milliards sur 15 ans», rappelle un spécialiste du dossier. Une donnée qui aura forcément une influence sur la décision prise le 15 octobre prochain.