Et si la décision de la mairie de Paris de baisser la vitesse sur le périphérique faisait tache d’huile en Île-de-France ? Depuis mardi 1er octobre, la vitesse est limitée à 50 km/h sur le périphérique parisien, du moins sur un premier tronçon allant de la porte des Lilas à la porte d’Orléans. L’ensemble de la voie de ceinture sera concerné dès le 10 octobre. Dans le sillage de cette décision, l’intercommunalité Est Ensemble, qui regroupe neuf communes de Seine-Saint-Denis (Bagnolet, Bobigny, Bondy, Le Pré-Saint-Gervais, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin et Romainville), souhaite réduire la vitesse à 50 km/h sur l’A3 et l’A86 d’ici 2032, rapporte Le Parisien.

Les élus d’Est Ensemble (en dehors des groupes de droite et du centre) ont en effet publié un plaidoyer en ce sens pour «apaiser les autoroutes de leur territoire». Pourquoi ? Ils sont partis du constat que 40% des habitants de l’intercommunalité vivaient à moins de 500 mètres de l’A3. Cette autoroute, qui part de la porte de Bagnolet, figure parmi les plus polluées de France et, dès 2021, les élus avaient présenté au préfet de région un projet de transformation du site, rapportaient nos confrères. Il passe notamment par l’enfouissement de l’échangeur de l’A3. Si le projet pourrait mettre du temps à se réaliser, en attendant, les élus veulent avancer.

Une offre de transports à revoir

Dans un premier temps, les élus veulent abaisser la vitesse à 70 km/h en 2026, en transformant également l’A3 en boulevard avec une voie dédiée aux bus et des pistes cyclables. À terme, en 2032, ils espèrent aussi faire passer la vitesse à 50 km/h. De son côté, le maire de La Courneuve expérimente cet automne un abaissement de la vitesse à 70 km/h sur l’A86 entre sa commune et L’Île-Saint-Denis.

Interrogé par nos confrères, le conseiller délégué au faubourg à Est Ensemble, Gaylord Le Chequer, lie ces objectifs de réduction de vitesse aux travaux du Grand Paris Express. Il part du constat que trop d’automobilistes roulent seuls. Et pour cause, dans des quartiers comme à Montreuil, les personnes sont très mal desservies en transport en commun. «Nous voulons tout lier, il y a une progressivité dans notre démarche», assure-t-il. Mais ce projet emportera-t-il l’adhésion des principaux concernés ?

Certains, résidant à Romainville, s’inscrivent en faux contre ce projet, considérant qu’une autoroute, «c’est fait pour aller vite, pour fluidifier». Ils expliquent aussi que certains Franciliens sont obligés de prendre leur voiture pour aller travailler. Tout en concédant qu’une offre de transport adaptée serait «une bonne idée».