Tout juste nommé à la tête du deuxième équipementier automobile français, le directeur général de Valeo doit faire face à deux défis : éviter les chausse-trapes d’une conjoncture internationale bousculée par la guerre en Ukraine, les pénuries et l’inflation, mais aussi installer la confiance des marchés financiers, refroidis par ses premières annonces. D’ici à 2025, les projets de Christophe Périllat, pour installer plus de technologie dans la voiture de demain ne manquent pourtant pas.

Comment la guerre en Ukraine affecte-t-elle les activités du groupe Valeo ?

Christophe Périllat : Nous employons beaucoup de personnes de nationalité ukrainienne dans nos usines polonaises, hongroises et tchèques. Permettez-moi de penser d’abord à elles, à leur famille. La situation est vraiment terrible. Vous me demandez quelles sont les conséquences directes de cette guerre: elles sont minimes, car nous n’avons pas d’usine ou de fournisseur dans le pays.

Nous gérons un seul site de production à Togliatti, en Russie, qui dessert Avtovaz et Renault. C’est un site de faible taille – environ 500 personnes y travaillent –, qui ne représente que 0,5 à 1% de notre chiffre d’affaires global. Sa production est destinée au marché local, donc en cas de problème pour poursuivre la production il n’y aura pas de conséquences pour nos clients en dehors de Russie.

Quel va être l’impact du conflit sur le marché automobile mondial ?

L’industrie sort de deux ans de sous-production. Il s’est fabriqué entre 75 et 76 millions de voitures dans le monde en 2020, l’année du Covid, et 77 millions en 2021 alors que sévissait la crise des semi-conducteurs. Ces chiffres sont à comparer avec la production des années précédentes, aux alentours de 90 millions de voitures. Nous avons donc un déficit de production de 30 millions de véhicules qui a déséquilibré le marché: beaucoup de clients attendent leur voiture, les délais se sont allongés.

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