Alors qu'en fin d'année les traditionnelles négos avec la grande distribution s’organisent, les industriels sont sur les dents. "Il faut que je passe des hausses de tarifs de 10 à 15%", souffle l’un. "Je dois négocier 20 millions ou je mets la clé sous la porte", soupire un autre. Un sens de la dramaturgie assez classique en cette période ? C’est vrai, mais la flambée des cours des matières premières et des frais de transport rend l’année assez particulière. "Les surcoûts sont massifs, les enseignes vont devoir accepter des augmentations…", estime Yves Marin, associé du cabinet de conseil Bartle.

Voilà qui va alourdir la note en caisse. Bien sûr, les distributeurs vont continuer leur guerre des étiquettes : "Ils n’oublient jamais que le prix est le premier critère de choix d’un magasin après la proximité", glisse Rodolphe Bonnasse, expert du secteur. Mais ils ne peuvent pas tout se permettre, la loi leur interdit de vendre à moins de 10% de marge ou d’offrir plus de 34% de remise sur un produit alimentaire. "Il faut s’attendre à une inflation sur diverses catégories de produits, comme les biscuits ou le café", prévient David de Matteis, chez OC&C Strategy.

Pour compenser, les épiciers devraient retravailler leurs assortiments et proposer des alternatives moins chères pour un même besoin : tous ont revu leurs marques premiers prix, par exemple. Ils commencent aussi à muscler leurs programmes defidélité : ces dispositifs sont stratégiques pour eux, synonymes de chiffre d’affaires additionnel mais aussi de data précieuses.

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