Sur internet, les bonnes affaires sont parfois de véritables mirages. Dans une analyse publiée mercredi 9 juillet, l’UFC-Que Choisir dénonce une nouvelle fois les pratiques commerciales de plusieurs grands noms du e-commerce comme Amazon, Zalando, ASOS ou encore Cdiscount. Selon l'association, reprise par la directive « Omnibus » censée encadrer les promotions, 85 % des prix barrés affichés sur ces plateformes seraient en réalité de fausses réductions. Une proportion alarmante qui montre, selon elle, que les règles européennes sont encore très largement contournées.

En théorie, toute promotion doit être calculée à partir du prix le plus bas pratiqué durant les 30 jours précédents. Dans les faits, les marchands continuent d’utiliser d’autres types de références, appelés prix « de comparaison » : prix conseillé, prix moyen sur la marketplace, ancien prix… Derrière ces formulations parfois opaques se cachent des montants qui ne correspondent pas toujours à une réalité concrète. L’objectif : afficher des rabais plus spectaculaires qu’ils ne le sont en réalité, et donner l’illusion d’une bonne affaire là où il n’y en a pas.

Des remises gonflées grâce à des références floues

Pour l’UFC-Que Choisir, ces pratiques sont d’autant plus problématiques qu’elles entretiennent une confusion volontaire. Dans 85 % des cas étudiés, le prix barré affiché ne repose sur aucune explication claire, ou s’appuie sur des données internes impossibles à vérifier. Surtout, les plateformes affichent ces faux rabais de la même manière qu’une vraie réduction : même taille, même police, même couleur, rendant leur identification extrêmement difficile pour le consommateur lambda.

Résultat, l’écart entre la perception d’une bonne affaire et la réalité peut être énorme. L’association note que les vraies réductions (celles qui respectent la règle des 30 jours) se situent en moyenne autour de 11 %. En revanche, les remises basées sur des prix “de comparaison” atteignent en moyenne 31 %, parfois bien plus. Une inflation artificielle, qui repose uniquement sur le choix arbitraire du prix de référence, et non sur une baisse réelle du tarif. Pour mettre fin à ces dérives, l’UFC-Que Choisir appelle la Commission européenne à durcir le ton dans le cadre de son futur règlement sur l’équité en ligne (Digital Fairness Act), prévu pour 2026. Elle réclame l’interdiction pure et simple de tout système de prix barré autre que celui encadré par la directive actuelle. Une façon, selon elle, de restaurer la confiance des acheteurs et de mieux protéger leur portefeuille.