C'est officiel, le géant américain Meta va puiser dans les contenus postés publiquement sur Facebook, Instagram ou encore Messenger pour entraîner ses modèles d'intelligence artificielle. Il promet toutefois d'exclure les messages privés et les données WhatsApp de ce programme, ainsi que les données des mineurs. Ce changement important entre en vigueur dès la fin du mois, sauf opposition explicite des internautes concernés.

Et si vous n'avez pas envie de céder vos données à l'entreprise de Mark Zuckerberg, voici la marche à suivre.

Des formulaires pour s'opposer à la collecte

Conformément à la réglementation en vigueur, Meta a mis en place des formulaires d'opposition accessible aux internautes européens jusqu'au 27 mai. Passée cette date, ceux qui n'auront pas exprimé leur refus verront leurs données automatiquement intégrées au processus d'entraînement de l'IA, même si la possibilité de s'opposer restera ouverte ultérieurement.

Si Meta promet que ses formulaires sont simples à remplir, ils nécessitent toutefois de passer par plusieurs étapes peu intuitives, susceptibles de décourager les internautes les moins motivés. Alors on a décidé de vous simplifier la vie ! Voici leurs liens directs :

Notez qu'il convient d'être connecté au préalable à Facebook et/ou Instagram pour y accéder. Aussi, on vous conseille de remplir les formulaires depuis le navigateur de votre PC plutôt que votre smartphone afin d'éviter des interactions agaçantes entre votre navigateur et l'application mobile. Pour chaque opposition formulée, Meta vous enverra un e-mail de confirmation.

Des données publiques accessibles par défaut pour l'IA

D'après Meta, tout contenu public posté depuis la création d'un compte pourra désormais alimenter son IA. Photos publiques, commentaires laissés sous les publications, légendes, ou encore interactions avec le chatbot conversationnel Meta AI seront autant d'informations considérées comme exploitables par la firme de Mark Zuckerberg.

Ce nouveau développement fait suite à un long bras de fer entre Meta et les autorités européennes, notamment en raison du Réglement général sur la protection des données (RGPD). Le lancement européen de Meta AI avait d'ailleurs été retardé de plus d'un an sous la pression des régulateurs. Le groupe américain mise aujourd'hui sur une interprétation favorable d'une décision du Comité européen de la protection des données, estimant que « l'intérêt légitime » pouvait justifier l'utilisation de données personnelles publiques pour développer une intelligence artificielle.

Des zones d'ombre persistent

Malgré ces garanties apparentes, quelques incertitudes demeurent. Par exemple, si vous refusez que vos données soient utilisées mais qu'elles apparaissent dans un post public partagé par une autre personne, Meta prévient qu'elle pourra tout de même traiter ces informations. Une nuance importante, susceptible d'affaiblir la portée réelle de la démarche d'opposition.

Par ailleurs, si Meta assure respecter les obligations européennes en termes d'anonymisation des données personnelles utilisées pour entraîner ses modèles d'IA, certains spécialistes restent sceptiques quant à la fiabilité d'une telle promesse à grande échelle.