
Ils sont nombreux à avoir annoncé leur départ. La Ligue des droits de l’Homme, Emmaüs France, Le Monde, Ouest France ou encore la Ville de Paris ont tous quitté X pour ses concurrents : Threads, le réseau social du groupe Meta, Bluesky, créé par le fondateur de Twitter, et Mastodon, le cousin allemand.
Difficile d'évaluer le nombre effectif de départs sur le réseau social, X ne publiant pas de chiffres. Selon Statista, le réseau social comptait 368 millions d’utilisateurs en 2022 contre 335 millions en 2024. Ses revenus publicitaires ont chuté passant de 4,4 milliards de dollars générés en 2022 à 3,4 milliards en 2023, le tout réduisant la valeur globale de la plateforme. Le cabinet Fidelity l’estime à 9,4 millions de dollars, alors que le réseau social a été racheté 44 milliards de dollars en 2022 par Elon Musk.
Ces difficultés profitent aux concurrents de X, à commencer par Bluesky. Le réseau social est passé de 13 millions à 24 millions d’utilisateurs après l'élection de Donald Trump et la désignation d’Elon Musk à la tête d’un «département de l’efficacité gouvernementale». Quant à Threads, son patron, Adam Mosseri, revendique 15 millions de nouveaux utilisateurs au mois de novembre 2024 pour un total de plus de 275 millions d’utilisateurs. Mastodon reste bien loin derrière avec un peu plus d’un million d’utilisateurs. Zoom sur ces trois alternatives à X.
Bluesky, le copié-collé de Twitter
Bluesky ressemble à s’y méprendre à Twitter (à ses débuts). Logique, le réseau a été créé par Jack Dorsey, le fondateur de l’application à l’oiseau bleu en 2019 et a longtemps été financé par Twitter jusqu’au rachat par Elon Musk. La plateforme est désormais dirigée par Jay Graber. Il s’agit d’un réseau décentralisé, comme Mastodon, c’est-à-dire que les données des utilisateurs sont stockées sur plusieurs serveurs.
L’application est simple d’utilisation. Pour se créer un compte, il faut renseigner les classiques adresses mail, mots de passe et date de naissance puis se créer un pseudo et télécharger une photo. Bluesky propose aussi aux nouveaux inscrits de renseigner des centres d'intérêt pour personnaliser le fil d’actualité (animaux, éducation, nourriture, journalisme…). Les posts, les mentions «j'aime» et les blocages sont publics tandis que les comptes masqués sont privés. Le fil d'actualité est divisé en deux : la partie «discover» et celle «following» pour retrouver les posts de ses followers. Les utilisateurs peuvent échanger directement sur la messagerie de l’application. En bref, on retrouve toutes les fonctionnalités de Twitter avec certaines nouveautés comme les listes de modération à laquelle les utilisateurs peuvent ajouter les comptes qu’ils ont envie de bloquer ou de masquer. La liste est ensuite publique. Chacun peut s’y abonner et filtrer ainsi les utilisateurs sur le réseau social.
Threads, le X d’Instagram
Quant à Threads, il s’agit également d’une application de microblogging. Elle donne la possibilité de poster des messages courts, des photos ou des vidéos ainsi que de s’abonner à d’autres internautes pour suivre leur actualité. Pour se différencier, la plateforme créée par Meta a augmenté le nombre de caractères maximum d’un message : 500 signes sur la plateforme surnommée le «Twitter de Facebook» contre 280 sur X. Les utilisateurs peuvent publier jusqu'à 10 photos par post contre 4 sur X.
En revanche, on ne trouve pas de messagerie privée sur Threads. Les utilisateurs peuvent échanger directement sur Instagram, l'application sur laquelle Threads est liée. Le feed affiche les publications des comptes déjà suivis sur Instagram et des suggestions proposées par l’algorithme. Alors que jusqu’alors Mark Zuckerberg, le patron de Meta (Threads, Instagram, Facebook, WhatsApp) était le concurrent direct d’Elon Musk, ces dernières semaines, le géant de la tech a pris le contrepied. Il a annoncé la suppression du fact-checking sur ses applications et s'est montré proche des idées trumpistes.
Mastodon, la plateforme de micro-blogging allemande
Quant à Mastodon, l'application a été créée en 2016 par Eugen Rochko, un programmateur allemand. Il s’agit donc d’une plateforme de micro-blogging décentralisée. On y retrouve plusieurs «instances», 10 000 au total : des serveurs indépendants qui peuvent communiquer entre eux et qui suivent chacun leurs propres règles. La plateforme collecte moins de données que ses concurrents, ne possède aucun algorithme et est garantie sans publicité. Le réseau social est financé par des dons.
Dès l’inscription, un message alerte l’utilisateur. Sur Mastodon, plusieurs règles s’appliquent : pas de contenus à caractère sexuel explicite ou de médias violents, pas de racisme, de sexisme, d’homophobie, de transphobie, de validisme, ou encore de xénophobie… Sur l’application, on retrouve trois fils d’actualité : les abonnements, les messages publics de l’instance et celui des instances globales. Les messages apparaissent de façon chronologique.











