Pour la première fois, un cas d’infection au nouveau variant du mpox, appelée auparavant monkeypox ou variole du singe, a été détecté en Allemagne, le 22 octobre. «Le 18 octobre 2024, une infection au mpox par le nouveau clade 1b, acquis à l’étranger, a été détectée en Allemagne», a déclaré l’institut de veille sanitaire Robert-Koch. Pour autant, «le risque pour la santé de la population en Allemagne» est «faible», a ajouté l’institut. C’est la première fois que ce nouveau variant est détecté en Europe.

Deux épidémies concomitantes sévissent en Afrique depuis déjà quelques mois. La première est provoquée par le variant clade 1 et se concentre en Afrique centrale. Le principal foyer de transmission «se situe en République démocratique du Congo (RDC), totalisant plus de 95% des cas», précise le gouvernement dans un point sur le virus publié le 25 octobre. Des cas ont également été signalés au Rwanda, Ouganda, Burundi, Kenya, Centrafrique et Congo. Les enfants sont particulièrement touchés. La seconde épidémie provoquée par le variant clade 1b touche plutôt les adultes à l’est de la RDC et dans les pays limitrophes. Au total, 42 000 cas ont été enregistrés sur le continent depuis le début de l’année 2024. Au moins 1 100 personnes sont décédées du mpox, selon l’agence de santé de l’Union africaine. Les deux variants qui circulent actuellement en Afrique sont différents de celui de l’épidémie mondiale de 2022, le clade 2b.

Risque-t-on une nouvelle épidémie ?

L’agence de santé de l’Union africaine a averti que l’épidémie sur le continent était en passe de devenir «hors de contrôle» si aucune mesure n’est prise. Le 14 août 2024, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché une Urgence de santé publique de portée internationale face à l’épidémie en cours en Afrique Centrale. Il s’agit de son plus haut niveau d’alerte mondiale. Pour autant, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) estime que le risque global d’infection en Union européenne est faible. Il est modéré pour les personnes ayant de multiples partenaires sexuels et élevé pour les personnes ayant un contact prolongé avec des cas importés de la maladie. La toute première campagne de vaccination en Afrique a débuté au Rwanda le 17 septembre. La RDC a commencé le 5 octobre après avoir reçu 265 000 doses de vaccins de la part de l’UE et des États-Unis.

Quels sont les symptômes du mpox ?

La variole du singe est une maladie virale d'origine animale causée par un virus de la même famille que la variole éradiquée depuis 1980. L’OMS recommande depuis 2022 l'appellation mpox de ce virus détecté pour la première fois chez l’homme en 1970 en RDC. La maladie apparaît sous la forme d’une éruption cutanée concentrée sur le visage, la zone ano-génitale, les paumes de main et les plantes des pieds. Elle peut s’accompagner de fièvre, de maux de tête, de courbatures et de fatigue voire de maux de gorge. Elle se transmet par un contact physique rapproché via le contact de la peau ou des muqueuses avec les lésions cutanées d’une personne infectée comme lors d’un rapport sexuel mais aussi par le partage de linge ou d'ustensiles de toilette ou dans une moindre mesure par les gouttelettes de type postillons, éternuements.

Où en est la campagne de vaccination contre le mpox en France ?

Au 22 octobre 2024, 190 cas de mpox avaient été déclarés à Santé publique France depuis le début de l'année 2024, rapporte le gouvernement. Depuis 2022 une campagne de vaccination a été mise en place à destination des personnes pour lesquelles les risques d’exposition sont les plus importants conformément à l’avis de la Haute autorité de santé (HAS) du 29 août 2024. Il s’agit des «hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes rapportant des partenaires multiples et les personnes trans rapportant des partenaires multiples», des «personnes en situation de prostitution», des «professionnels des lieux de consommation sexuelle», des «partenaires ou personnes partageant le même lieu de vie que celles à très haut risque d’exposition susmentionnées», précise le gouvernement. Les personnes «immunodéprimées ayant eu un contact étroit avec une personne contact à risque sont également éligibles à la vaccination post-exposition».

Par ailleurs, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) recommande la vaccination aux voyageurs ayant des «pratiques sexuelles à risque indépendamment de la destination», aux «professionnels de santé et les travailleurs humanitaires se rendant dans une zone de circulation active» du virus, ainsi qu’aux «personnes immunodéprimées» et «personnes originaires des zones de circulation active du MPXV de clade I partant rendre visite à la famille et à leurs connaissances».