
P. Diddy retourne en prison en attendant le prononcé de sa sentence. Le célèbre producteur de hip-hop a été acquitté mercredi 2 juillet 2025 des accusations les plus graves portées contre lui, à savoir le trafic sexuel et l'association de malfaiteurs, mais reconnu coupable de transport de personnes à des fins de prostitution, au terme d’un procès très médiatisé à New York. Dans l’attente de la décision sur sa peine, qui pourrait atteindre jusqu’à 20 ans de prison, ses avocats avaient sollicité sa libération conditionnelle. Le juge Arun Subramanian a rejeté cette demande, invoquant un passé marqué par la «violence» et un «mépris de la loi». Plus tôt dans la journée, les 12 jurés avaient acquitté Sean Combs, son véritable nom, du chef d’accusation d’association de malfaiteurs, un crime passible de la réclusion à perpétuité, ainsi que de celui de trafic sexuel.
Le verdict met fin à plusieurs semaines d’audiences durant lesquelles se sont succédé témoignages difficiles et plaidoiries intenses. Le producteur était accusé d’avoir contraint des femmes à participer à des «freak-offs», des marathons sexuels, avec des hommes prostitués. Agé de 55 ans et père de six enfants, Puff Daddy était notamment accusé d’avoir forcé plusieurs femmes - dont Cassie, sa compagne entre 2007 et 2018, et une autre ex-partenaire ayant témoigné sous le pseudonyme de «Jane» - à participer à ces marathons sexuels impliquant des hommes prostitués, pendant qu’il se masturbait ou filmait. Une audience en ligne est prévue le 8 juillet pour déterminer la date du prononcé de la peine. Mais à l’ombre des projecteurs et face à la justice, la fortune de P. Diddy résiste-t-elle encore ?
Les marques et partenariats coupent les ponts avec P. Diddy
Depuis plusieurs mois, P. Diddy a vu sa fortune chuter drastiquement, perdant plusieurs centaines de millions de dollars. En 2019, le magazine américain Forbes estimait sa richesse à 740 millions de dollars. En juin 2024, cette estimation était revue à la baisse, autour de 400 millions de dollars. Cette dégringolade s'explique notamment par les nombreuses procédures judiciaires en cours, qui ont provoqué une rupture progressive de ses partenariats commerciaux. Plusieurs marques ont cessé toute collaboration avec lui. Une grande chaîne de distribution américaine a par exemple retiré de ses rayons les vêtements de la marque Sean John, fondée par le rappeur. A son apogée, la griffe enregistrait des ventes annuelles de plus de 400 millions de dollars, mais elle est aujourd’hui en perte de vitesse. De même, sa ligne de lunettes a été retirée des principaux circuits de distribution aux Etats-Unis.
Selon Forbes, la baisse de revenus la plus significative pour P. Diddy provient de la rupture de sa collaboration avec la société britannique Diageo, géant mondial des boissons alcoolisées. Ensemble, ils avaient noué un partenariat autour de la vodka Cîroc dès 2007, qui s’était révélé extrêmement lucratif. Ce partenariat aurait généré en moyenne 66 millions de dollars par an pour le rappeur entre 2007 et 2023. Cependant, en 2023, Sean Combs a intenté une action en justice contre Diageo, l’accusant de discrimination raciale. Il reprochait à l’entreprise de ne pas avoir traité ses marques (notamment Cîroc et DeLeón Tequila) avec la même attention marketing, logistique et commerciale que les autres produits de son portefeuille. Diageo a nié ces accusations et a mis fin au partenariat.
P. Diddy conserve de vastes actifs immobiliers et artistiques
Parallèlement, Combs s’est retiré de Revolt TV, la chaîne de télévision qu’il avait cofondée en 2012. En 2023, il a vendu ses parts dans l’entreprise, valorisée à environ 405 millions de dollars l’année précédente, bien que le montant exact de la transaction n’ait pas été rendu public. Malgré ces pertes, l’homme d’affaires conserve un patrimoine important. Toujours selon Forbes, il possède trois propriétés de grand standing - deux à Miami et une à Los Angeles -, chacune estimée à plus de 40 millions de dollars. Ces biens immobiliers seraient toutefois partiellement hypothéqués.
Sean Combs détient également une impressionnante collection d'œuvres d'art, comprenant des pièces de Jean-Michel Basquiat et Kerry James Marshall, deux artistes majeurs du marché de l’art contemporain. Il est également propriétaire d’un jet privé Gulfstream et d’une vingtaine de voitures de luxe. Enfin, son catalogue musical, issu de son label Bad Boy Records fondé en 1993, a été évalué à plus de 100 millions de dollars. Ce catalogue comprend des productions majeures d’artistes comme Mary J. Blige et The Notorious B.I.G., assassiné en 1997, bien que sa valeur puisse aujourd’hui être en baisse en raison des ennuis judiciaires de l'artiste et homme d'affaires.


















