Thomas Sorreda le jure, il n’a jamais touché un joint de sa vie. Pourtant, l'universitaire de 39 ans est «originaire d’un quartier où il est plus facile d’aller acheter du shit que du pain, même si la boulangerie est au coin de la rue». Aujourd’hui professeur assistant en ressources humaines à l’EM Normandie, il continue à fréquenter assidûment la cité où il a grandi, «quelque part en banlieue parisienne». Il n’en dira pas plus car, depuis quinze ans, l’activité des réseaux de deal locaux est son objet de recherche préféré. Un objet sulfureux qui lui impose discrétion et prudence. «La police m’a identifié, m’a contacté pour essayer d’obtenir des infos et m’a même placé un temps sur écoute», affirme-t-il. «Observateur non participant», tel qu’il se définit, il a eu le temps de se forger une solide conviction : ces marchands de paradis artificiel sont des «praticiens sans théorie, très bons sur plein de choses qu’on enseigne en école de management, dont les entreprises ont à apprendre».

La suite est réservée aux abonnés
Abonnez-vous à Capital à partir de 1€ le premier mois
  • Accès à tous les articles réservés aux abonnés, sur le site et l'appli
  • Le magazine en version numérique
  • Navigation sans publicité
  • Sans engagement