Le système mis en place était simple mais très efficace. Tellement efficace et indolore pour les nombreuses victimes, que celui-ci a pu durer pendant plusieurs années. Plus précisément, entre le 1er janvier 2020 et le 17 juin 2025. Ce vendredi 12 septembre, le parquet de Marseille a lancé un appel afin de retrouver les potentielles victimes d’une société marseillaise, la CSV, dont l’activité est officiellement la réparation de biens personnels, d’ordinateurs et de téléphones, rapporte Le Parisien.

En effet, cette société est à l’origine d’une gigantesque escroquerie qui reposait sur des prélèvements frauduleux effectués chaque mois pour un montant de 3,99 euros. En tout, le préjudice total est aujourd’hui estimé à 7 millions d’euros. La supercherie, rondement menée, reposait donc sur le prélèvement de ce faible montant avec pour justificatif, un contrat d’assurance dit «affinitaire» et censé couvrir les risques liés à l’achat ou l’utilisation de téléphones portables.

Les victimes appelées à se manifester

Le montant, aussi discret soit-il pour en inquiéter plus d’un, a finalement mis la puce à l’oreille à certains consommateurs qui ont été surpris de voir ce montant débité sur leur compte en banque pour un contrat qu’ils n’avaient pas souscrit, voire dans l’incapacité de faire valoir leurs droits étant donné que les assurances en question étaient inexistantes. Comme l’indique le parquet de Marseille, l’entourloupe était rendue possible grâce à l’entretien d’un «climat de confusion dans l’esprit du consommateur», qui, par le passé, avait souscrit un contrat du même acabit auprès de la société CWI Distribution. Basée à Aix-en-Provence, cette entreprise, elle, proposait à l'inverse de vrais contrats d’assurance pour la casse ou encore le vol de téléphones mobiles.

Afin de duper toujours plus ses victimes, la société CSV utilisait des libellés trompeurs et rassurants pour procéder aux prélèvements. Il pouvait alors s’agir de «Assur», «Asurantik», «Assurtel», «Assurance tel port», «Ass tel port», ou encore «Assuros». Placé en garde à vue le 17 juin dernier, le dirigeant de la société CSV est aujourd’hui visé par une enquête préliminaire pour «escroquerie, blanchiment d’escroquerie et pratiques commerciales trompeuses» ouverte au mois de mars. L’enquête, confiée au Groupe interministériel de recherches de Marseille (GIR 13) ainsi qu’à la répression des fraudes, se poursuit désormais pour tenter d’identifier les potentielles victimes de cette arnaque qui peuvent se compter en milliers, voire dizaines de milliers. Ces dernières sont ainsi appelées à se manifester via l’adresse [email protected] pour se porter parties civiles, tandis que les victimes déjà connues, elles, devraient prochainement recevoir un courriel.