Manchester United a encore cassé sa tirelire. Le club vient de débourser 80 millions d’euros pour l'attaquant slovène Benjamin Sesko, après avoir déjà recruté Bryan Mbeumo pour 81 millions et Matheus Cunha pour 73 millions. Une addition totale de près de 240 millions d’euros, qui s'ajoute à un historique financier déjà très lourd, note Le Parisien. Sur les trois dernières fenêtres de transferts, les Red Devils ont en effet systématiquement dépassé la barre des 200 millions d'euros investis.

Cette frénésie n'est pas toujours synonyme de réussite. Certains achats se sont avérés décevants, comme Jadon Sancho ou Antony, qui ont coûté à eux deux 180 millions d'euros avant de quitter le club. «Les autres pays savent qu'ils peuvent tirer plus d'argent aux clubs anglais», analyse Christophe Lepetit, chercheur au CDES de Limoges. Cette surenchère explique en partie pourquoi United est aujourd’hui le club le plus déficitaire sur le marché des transferts.

Des pertes abyssales, des trophées rares

Selon le Centre international d'étude du sport, Manchester United a perdu plus de 1,5 milliard d'euros en dix ans sur le mercato. Des dépenses colossales qui n'ont pas été compensées par les ventes et dont les résultats sportifs restent maigres : une seule Ligue Europa remportée (2017) et quelques coupes nationales, mais aussi une 15ᵉ place en Premier League la saison dernière, synonyme d'absence de compétitions européennes en 2025-2026.

Les finances du club en souffrent : 370 millions d’euros de pertes cumulées en trois ans, dont 130 millions rien que l'an dernier. Pourtant, l'actionnaire Jim Ratcliffe, entré au capital fin 2023 à hauteur de 30 %, continue de plaider pour des investissements massifs. «Si les gens veulent voir United regagner des trophées, nous devons faire tout ça», déclarait-il l'hiver dernier.

Des revenus solides pour alimenter les dépenses

Si Manchester United peut se permettre ces folies, c'est aussi grâce à son statut. La saison dernière, le club affichait 770 millions d’euros de revenus, le plaçant au 4e rang mondial derrière le Real Madrid, Manchester City et le PSG. Grâce à leur billetterie record et à des contrats commerciaux lucratifs, les Red Devils disposent d'une base financière solide pour soutenir leur stratégie de recrutement. En outre, la masse salariale a été réduite de plus de 90 millions d'euros en deux ans. Les gros transferts sont aussi amortis sur plusieurs saisons, ce qui allège l'impact comptable immédiat.

Un pari risqué reste cependant au cœur de cette stratégie : miser sur un retour rapide en Ligue des champions pour compenser les investissements par de nouveaux droits TV. En attendant, le mercato pourrait encore réserver une surprise, avec une rumeur insistante autour de Carlos Baleba pour 120 millions d’euros. De quoi gonfler encore la facture, et potentiellement le déficit.