Les temps étaient déjà durs pour les industriels de l’automobile, plombés par la crise sanitaire et économique. Mais, depuis quelques mois, une nouvelle épine est venue se planter dans leurs pieds : le prix des matières premières est en train de s’envoler. "L’acier a bondi de 15 à 30% et le plastique de 20 à 30%", calcule Vincent Quinaux, vice-président de Lisi Automotive, un sous-traitant spécialisé dans les systèmes de fixations et les composants mécaniques de sécurité pour l’automobile. Impossible pour lui cependant de répercuter cette flambée sur le prix de ses produits. "Pour nous y retrouver, nous devrions augmenter nos prix de 7 à 8%, mais nous ne pouvons pas nous le permettre car nos clients ont les mêmes difficultés que nous", soupire-t-il. Résultat, ce sont ses marges qui trinquent.

Si cela peut le consoler, il n’est pas le seul à souffrir. Une bonne partie de nos industriels, dans tous les secteurs, sont eux aussi déstabilisés par la hausse des cours internationaux. Il faut dire que l’explosion concerne presque tous les marchés : le cuivre a doublé en un an, l'aluminium a grimpé de 50%, le maïs de 60%, et le pétrole lui-même a retrouvé des couleurs. Début mars, le baril s’échangeait au-dessus de la barre des 70 dollars, un niveau qu’il n’avait pas atteint depuis le printemps 2019. Le plus inquiétant, c’est que, pour certains analystes comme ceux de Goldman Sachs et de JP Morgan, le mouvement pourrait ne faire que commencer. Ces cassandres estiment en effet que l’on est entré dans un "supercycle" de hausse qui pourrait durer plusieurs années, similaire à celui que le monde a connu entre 2007 et 2014.

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