Ce 11 juillet au matin, Jean Lenoir a un rendez-vous important. Ce n’est pas la première fois que le vice-président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) voit Anne Pruvot, la directrice générale de SNCF Connect, filiale du groupe ferroviaire. Mais il espère bien que ce sera la dernière. Depuis le 25 janvier et le lancement catastrophique de la nouvelle application mobile de réservation de billets, le responsable de l’association s’est fait le porte-voix des clients en colère: impossibilité de retrouver ses billets électroniques, refus des portiques de s’ouvrir lors de la présentation du smartphone devant le lecteur, ou encore difficulté à lire les informations en raison de l’affichage sur fond noir (appelé «dark mode»)... «On ne comprend toujours pas comment ils ont pu développer un tel service sans nous consulter», explique Jean Lenoir.

Cet accident industriel, qui a compliqué la vie des voyageurs jusqu’en mars – sans compter une nouvelle panne fin juin – n’est plus un secret pour personne. Le P-DG lui-même, Jean-Pierre Farandou, a dû s’en expliquer devant les sénateurs. Ce que l’on ignorait, en revanche, c’est le budget alloué à ce lancement raté. Capital a reconstitué les sommes englouties en croisant les données internes de l’entreprise. Résultat: 50 millions d’euros! Pour une plateforme utilisée plus de 2 millions de fois chaque jour, est-ce raisonnable?

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