Comme l'indique Le Parisien, un arrêté publié en urgence début septembre a acté la création d'un nouveau «coup de pouce chauffage», valable jusqu'au 31 décembre 2030. Cette mesure affiche une double ambition : décarboner le bâtiment et rebooster le marché des pompes à chaleur. Le dispositif, financé par les Certificats d'économies d’énergie (CEE, dispositif de financement privé), repose sur le principe du pollueur-payeur : les fournisseurs d'énergie doivent financer des travaux permettant de réduire la consommation et les émissions. Le coût est ensuite en partie répercuté dans les factures d'électricité, de gaz ou de carburant.

«Le nouveau dispositif permet de mieux financer les équipements plus performants, y compris si le ménage dispose de revenus moyens ou confortables. L'impact est donc une revalorisation des primes pour les pompes à chaleur», explique Teoman Bakoglu, délégué général adjoint de la Fédération des Industries Électriques, Électroniques et de Communication (Fieec). Selon lui, cette formule renforce l'attractivité économique des projets et devrait relancer le marché.

De 3000 à 13 000 euros d'aides en fonction du profil des ménages

Le montant de l'aide dépend de plusieurs paramètres : revenus du foyer, performance de l'appareil, usage (chauffage seul ou combiné avec l'eau chaude), nature du logement et zone climatique. «100% des ménages peuvent prétendre à une aide, qui sera partielle ou intégrale pour les foyers modestes», souligne Edouard Barthès, président du syndicat Symbiote. Dans certains cas, le soutien atteint 13 000 euros, contre environ 3 000 euros pour un ménage aisé.

Certains chantiers pourraient ainsi être réalisés sans reste à charge, mais la situation restera marginale. «Nous continuerons d'appeler à la vigilance les consommateurs face aux offres à 1 euro négligeant la qualité ou l'adéquation de l'installation aux besoins des clients», prévient Florence Lievyn, présidente du GPCEE. Mais pour les professionnels du secteur, «en permettant de financer jusqu'à 100% du remplacement de son système de chauffage fossile, l'Etat s'attaque de manière concrète aux émissions de CO2 du bâtiment tout en soutenant des milliers d'emplois», se félicite Edouard Barthès.