
L'un brille, l'autre s'écroule. L'or et le Bitcoin, deux des actifs les plus performants de 2025 jusqu'ici, évoluent désormais en sens inverse. Pour le métal précieux, c'est une nouvelle année record qui s'annonce, avec une hausse de son cours de pas moins de… 60% ! L'once d'or se négociait 2 400 dollars le 1er janvier dernier, et dorénavant autour des 4 000 dollars, après avoir atteint un sommet historique à 4 300 dollars le 17 octobre dernier.
Pour Bitcoin, le parcours était également remarquable, avec une progression de 30% entre le 1er janvier 2025 et le 7 octobre dernier, date à laquelle il avait atteint son plus haut historique, à environ 124 000 dollars. Entre le mois de mai et la semaine dernière, la reine des cryptomonnaies n'était pas descendue sous la barre des 100 000 dollars. Mais depuis, c'est la chute : Bitcoin se négociait, ce vendredi 21 novembre, autour des 84 000 dollars. Soit une correction de 32% depuis son pic d'octobre.
Quand la fin d'année rime avec prises de bénéfices
Selon les analystes, la fin d'année est propice aux prises de bénéfices : les investisseurs revendent leurs Bitcoin afin d'encaisser leurs plus-values. Des cessions massives qui font chuter le cours. «Logique, puisqu'en prévision d'une potentielle explosion de la bulle IA, les grands gestionnaires d'actifs se délestent d'abord des actifs les plus spéculatifs, comme Bitcoin, avant d'attaquer les actions», commente Antoine Baradez, responsable des analyses marchés chez IG France.
Hier, jeudi 20 novembre, la publication de chiffres moins mauvais qu'anticipé sur l'emploi aux Etats-Unis (le taux de chômage n'a augmenté que de 0,1% entre août et septembre) font également craindre que la Réserve fédérale américaine (Fed) mette plus de temps qu'espéré à baisser ses taux directeurs. Or, qui dit baisse des taux, dit argent moins cher, et afflux potentiel de capitaux pour investir dans des actifs risqués comme Bitcoin.
Le risque d'un «bain de sang»
Si les perspectives de fin d'année sont maussades, Bitcoin peut-il dégringoler encore davantage ? Dans son émission «Good morning market» du jour, Antoine Andreani, directeur de la recherche pour la plateforme XTB, prédit «un bain de sang, si Bitcoin ne regagne pas 10% avant la clôture hebdomadaire de dimanche soir. S'il n'y arrive pas, il est possible qu'il retombe jusqu'à 40 000 ou 35 000 dollars». Une bonne raison d’abandonner ses positions avant de toucher le fond ?
Pour Antoine Baradez, au contraire, «pour un investisseur un peu patient, à ces niveaux-là, on a une vraie opportunité d'acheter dans un creux, ce qui peut faire sens pour quelqu'un qui a foi dans les cryptomonnaies. Toutefois, je ne mettrais pas ma main à couper que la baisse des cours ne se poursuivra pas si la Bourse américaine flanchait aussi». L'occasion de faire le plein de Bitcoin à un prix attractif est donc là, à condition néanmoins d'avoir le cœur bien accroché.
L'or en solution de repli ?
Et pour les investisseurs moins intrépides, l'or peut-il être une solution de repli ? Le plus précieux des métaux a, lui aussi, connu un décrochage mi-octobre, passant de 4 300 dollars l'once à 3 900 dollars en une dizaine de jours. Là aussi, en raison de prises de bénéfices massives de la part d'investisseurs institutionnels (grandes banques, gestionnaires d'actifs, fonds de pension etc.). Pourtant, l'avenir s'annonce plus radieux pour l'or que pour Bitcoin.
Pour Alexandre Baradez, «les crises géopolitiques qui ont alimenté le rallye du cours de l'or ces trois dernières années s'étiolent un peu, mais à présent, la baisse du dollar et des taux aux Etats-Unis pourraient prendre le relais». Si la Fed finit bien par baisser ses taux l'année prochaine, elle pourrait faire encore reculer le cours du dollar (en baisse de 10% face à l'euro depuis le 1er janvier). Or, quand la valeur du billet vers diminue, les investisseurs ont davantage tendance à se tourner vers d'autres actifs refuges, comme l'or.
En outre, les catalyseurs sur la durée du cours de l'or sont également encourageants : «Les facteurs de soutien à long terme demeurent : les capacités de production limitée de l'or, ses propriétés de couverture contre inflation et l'appétit constant des Banques centrales - en particulier des pays émergents - pour celui-ci, qu'elles voient comme la seule alternative au dollar américain. La Chine a par exemple autorisé récemment ses banques à détenir une partie de leurs réserves en or», relève Fabien Benchetrit, gérant d'actifs chez BNP Asset Management.




















