L’UFC-Que Choisir tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur le sort du chèque énergie. Après avoir dénoncé à plusieurs reprises les failles administratives qui ont privé près d’un million de foyers de cette aide en 2023, l’association de consommateurs s’inquiète ce lundi 1er septembre d’une remise en cause plus profonde du dispositif lui-même. Cette inquiétude repose sur un rapport conjoint de l’Inspection générale des finances (IGF) et de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD), publié cet été.

Ce document, centré sur la cohérence entre politiques publiques et transition écologique, suggère que le maintien du chèque énergie serait contradictoire avec les objectifs de sobriété énergétique. Le rapport va même jusqu’à qualifier cette aide de «dépense fiscale dommageable à la biodiversité». Pour l’UFC-Que Choisir, ces arguments sont non seulement infondés, mais également dangereux. L’association rappelle que le chèque énergie est une aide sociale ciblée, versée sous conditions de ressources, pour permettre aux ménages modestes de faire face à leurs factures énergétiques.

Un soutien vital pour les 20% des foyers les plus pauvres

«Cela a peut-être échappé aux auteurs de ce rapport, mais sans le bénéfice de ce soutien financier, certains ménages seraient contraints de renoncer à se chauffer», souligne-t-elle. Selon les données de l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE), 41% des ménages ayant souffert du froid en 2024 expliquent en effet avoir réduit leur chauffage par manque de moyens financiers.

L’association met également en garde contre une instrumentalisation de l’argument environnemental à des fins budgétaires. Pour elle, ni les contraintes financières de l’Etat, ni les objectifs écologiques ne sauraient justifier la suppression d’un soutien vital pour les 20% des foyers les plus pauvres.

L’UFC-Que Choisir alerte en outre sur les effets pervers d’une réforme en cours du DPE (Diagnostic de performance énergétique), qui pourrait faire artificiellement sortir de nombreuses habitations chauffées à l’électricité du statut de «passoires énergétiques». Une telle évolution priverait leurs locataires du gel des loyers prévu dans le cadre des mesures contre la précarité énergétique.