Et si le diagnostic de performance énergétique (DPE) de votre logement s’améliorait subitement, sans la moindre rénovation ? Incroyable mais vrai pour des millions de biens chauffés à l’électricité ! Dans le sillage de l’annonce, le 9 juillet dernier, par le Premier ministre, d’une prochaine réforme du DPE, un arrêté ministériel, publié mardi 26 août, prévoit d’abaisser de 17% le coefficient de conversion de l’électricité dans le calcul du DPE, au 1er janvier 2026, à 1,9 contre 2,3 actuellement. Un niveau qui le rapprochera du coefficient du gaz, du fioul et du bois, fixé à 1. Les logements chauffés à l’électricité seront donc moins désavantagés qu’aujourd’hui par rapport aux autres, sur le plan de la note du DPE.

«Pour vulgariser, cette baisse de 17% (du coefficient de l’électricité) correspond à un gain d’une demi-classe sur l’échelle du DPE», qui va de A, pour les logements les moins énergivores, à G pour les pires passoires énergétiques, explique Julien Besnard, président du bureau d’études thermiques Casam. Selon lui, le calcul du DPE d’un logement chauffé à l’électricité, après la réforme de 2026, est donc «assez prévisible». Surtout pour trois portraits-robots de biens immobiliers.

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Passer de F à E, un atout pour la location

Le dirigeant cite d’abord le cas d’une studette de 15 mètres carrés, notée F sur le DPE, typique d’un logement étudiant parisien. Chauffée par des radiateurs électriques, cette passoire énergétique consomme 490 kilowattheures par mètre carré et par an. «Avec la réforme (de 2026), la consommation de cet appartement sera réduite de 17%, à 406,7 kWh/m2/an, ce qui lui permettra d’obtenir la lettre E» (voir infographie), démontre Julien Besnard. Les logements de 15 mètres carrés maximum sont en effet notés E sur le DPE si leur consommation énergétique annuelle est inférieure à 421 kWh/m2, depuis la refonte du DPE menée en 2024 pour corriger un biais défavorable aux petites surfaces. Ce gain d’une étiquette sur le DPE n’a rien d’anodin : il permet au propriétaire bailleur de continuer à louer son logement jusqu’en 2034, date à laquelle interviendra l’interdiction de mise en location des passoires thermiques classées E, qui frappera celles notées F dès 2028.

Deuxième cas de figure, celui d’une maison chauffée à l’électricité, avec, en guise de chauffage d’appoint, un poêle à bois ou à granulés. «Pour faire face à la hausse des prix de l’électricité, entre 2006 et 2022, de nombreux ménages ont opté pour l’installation d’un poêle, en complément du chauffage électrique», constate Julien Besnard. Mais le poêle chauffant seulement la pièce de vie et pas les chambres, et ne constituant qu’un chauffage d’appoint, la part de l’électricité demeure prépondérante dans la consommation énergétique de ce type de maison, souvent notée E.

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Encourager l’installation de pompes à chaleur

Grâce au nouveau DPE, sa consommation énergétique annuelle de 300 kWh/m2 chutera automatiquement de 17%, à 249 kWh/m2/an. Ce qui lui permettra d’obtenir la lettre D sur le DPE, valable pour une consommation d’énergie comprise entre 181 et 250 kWh/m2/an. Un sacré avantage pour les propriétaires s’ils envisagent de vendre leur maison : «En cas de vente, les maisons individuelles notées E doivent faire l’objet d’un audit énergétique, qui met en avant les coûts de rénovation, susceptibles de faire peur aux acquéreurs», rappelle Julien Besnard.

Enfin, une maison ou un appartement dont le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire sont assurés par une pompe à chaleur (PAC) profitera également de la réforme, la PAC fonctionnant à l’électricité. D’après Casam, un bien doté d’une pompe à chaleur et noté B pourrait ainsi voir son DPE grimper à A, le summum pour la «valeur verte» d’un logement. Le ministère de l’Economie ne fait d’ailleurs pas mystère de son intention, via cette évolution du DPE, «d’encourager les propriétaires à remplacer leur chaudière fossile par une pompe à chaleur, une solution décarbonée et efficace énergétiquement pour chauffer et climatiser les bâtiments».