Embrasement au Moyen-Orient, guerre en Ukraine qui s'éternise, instabilité gouvernementale, croissance atone au premier trimestre (0,1%)… Pour les Français, les sources d'inquiétude ne manquent pas. Aussi, par précaution, ils épargnent comme rarement : selon l'étude Odoxa-Groupama pour Capital Magazine et BFM Business, les particuliers mettent actuellement de côté 18,8% de leur revenu brut disponible. C'est, hors Covid, le taux le plus élevé depuis… 1981, soit presque un demi-siècle.

Et épargne de précaution rime avec placements sans risque, Livret A en tête. Ce dernier vous assure en effet de ne jamais perdre d'argent, et de pouvoir retirer rapidement vos fonds en cas de besoin. Problème : ce produit va bien moins vous rémunérer à partir du 1er août. Selon les derniers chiffres connus de l'inflation au premier semestre, son taux d'intérêt devrait en effet dégringoler de 2,4% à 1,7% le 1er août prochain, et ce jusqu'au 1er février 2026, date de sa prochaine révision.

Au plafond, les intérêts ne dépasseront pas 162,56 euros jusqu'au 31 décembre

Pour le portefeuille des ménages, c'est un coup dur, puisque les intérêts générés par leur Livret préféré vont être réduits à la portion congrue. Pour 1 000 euros déposés sur un Livret A, les intérêts empochés entre août et décembre se limiteront en effet à 7,08 euros avec un taux à 1,7%. Au niveau de l'encours moyen détenu sur ce livret (7 000 euros), les gains s'élèveront à 49,58 euros entre le 1er août et le 31 décembre, contre 84 euros entre le 1er février et le 1er août, au taux actuel de 2,4%.

Enfin, pour les titulaires qui ont atteint le plafond de 22 950 euros, les intérêts s'élèveront à 162,56 euros entre août et décembre soit 32,51 euros par mois. A titre de comparaison, entre février et août, un Livret A saturé va rapporter 275,40 euros en tout, soit 49,90 euros par mois. Une différence mensuelle de 17,39 euros.

Face à cette baisse de rémunération, les Français risquent de continuer à déserter le Livret A. La collecte nette (diminuée des retraits) de ce dernier ne se chiffre qu'à 2,75 milliards d'euros entre janvier et mai 2025, soit trois fois moins (8,91 milliards d'euros) qu'un an plus tôt, selon les données de collecte de la Caisse des dépôts, publiées ce lundi 23 juin. Mais vers quel autre placement sécurisé se tourner, si on ne souhaite pas risquer de perdre ses bas de laine ? Assurance vie en fonds euros, SCPI, fonds obligataires… Des alternatives accessibles et «sécurisées» existent, à condition toutefois d'être un peu plus aventureux et imposés sur vos gains.

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