
Le livret préféré des Français a du plomb dans l'aile. En avril, le Livret A a enregistré des retraits nets de 200 millions d’euros. Une sortie qui confirme un désamour croissant des épargnants pour le Livret A : sur les quatre premiers mois de l’année 2025, la collecte atteint seulement 1,53 milliard d’euros, contre 7,64 milliards d’euros sur la même période en 2024. Une désaffection qu'il doit à la baisse de son rendement : après un an et demi de taux gelé à 3%, le rendement du Livret A a été abaissé à 2,4% le 1er février dernier, et devrait connaître une chute encore plus prononcée le 1er août prochain, en étant raboté à 1,7%.
Dans ce contexte, les Français préfèrent changer de tirelire, et «redéploient une partie de leur épargne de précaution vers des produits de long terme comme l’assurance vie, qui connaît un net rebond depuis le début de l’année», note Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne dans sa note mensuelle. Un passage d'un produit à l'autre confirmé par les chiffres de France Assureurs : sur les trois premiers mois de l'année, les versements en assurance vie affichent une hausse de 1,9 milliard d’euros par rapport à la même période de l’année précédente.
Deux produits d'épargne complémentaires plutôt qu'équivalents
Toutefois, pour les épargnants qui ont déjà acté ou envisagent ce passage du Livret A à l'assurance vie, il faut garder en tête que ces produits d'épargne ne sont pas équivalents, pour au moins trois raisons.
D'abord, contrairement à un Livret A, la totalité de votre assurance vie n'est pas toujours garantie. Seule la partie investie en fonds euros vous assure de retrouver l'intégralité de votre capital. Or, d'après France Assureurs, c'est essentiellement vers les supports en unités de compte (UC) - avec un risque de perte en capital - que s'est dirigé le surcroît de collecte du début d'année : +10%, «tandis que les supports en euros sont quasi stables». Ainsi, une partie des épargnants prend donc un risque supplémentaire en optant pour l'assurance vie.
Ensuite, la fiscalité. Le rendement moyen de l'assurance vie en fonds euros en 2024 semble bien supérieure à celui, actuel, du Livret A : 2,6% contre 2,4% et même 1,7% probablement cet été. Mais ce dernier est un rendement net de fiscalité, tandis qu'il vous faudra, en assurance vie, vous acquittez du prélèvement forfaitaire unique (PFU ou flat tax) de 30% en cas de retrait de votre capital avant 8 ans. Ce qui équivaut à un rendement net d'1,82% sur le taux moyen des supports à capital garanti. Ce,en gardant à l'esprit que ce taux n'est pas connu à l'avance, à la différence du Livret A, et qu'il peut varier grandement d'un contrat à l'autre (entre moins de 2% et plus de 4% brut, par exemple, en 2024).
Enfin, ces deux placements ne répondent pas aux mêmes objectifs d'épargne. L'assurance vie s'avère être un produit d'épargne servant en principe à financer des projets à long terme (achat immobilier, mariage, retraite, etc.). A l'inverse, le Livret A doit servir de tirelire de précaution, sur laquelle il est recommandé de conserver entre trois et six mois de salaire pour faire face aux imprévus du quotidien (réparations, travaux, etc.). Un point de départ nécessaire pour investir ensuite à plus long terme.
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