C’est une situation pour le moins préoccupante à laquelle est confrontée la France en matière d’électricité. La France produit en effet plus d’électricité qu’elle n’en consomme. Ne parvenant pas à réguler sa production même en exportant massivement, le Réseau de transport d’électricité (RTE) tire la sonnette d’alarme et met tente de mettre en place des solutions. Ainsi, et pour la première fois, l’organisme en charge du réseau électrique a été contraint le 4 mars dernier à interrompre à treize reprises l’activité de ses parcs éoliens et solaires, rapporte La Tribune. Un «recours» consécutif à «des difficultés d’équilibrage du système» qui a pourtant un coût.

Plusieurs raisons peuvent expliquer en partie cette situation, à commencer par le développement des alternatives au nucléaire, à l’instar des barrages hydrauliques, des éoliennes ou encore des panneaux photovoltaïques. Mais la consommation des Français en nette diminution ces deux dernières années peut aussi apporter un élément de réponse à cette difficulté pour le gestionnaire de transport d’électricité de gérer ce surplus d’énergie.

Modification de la formule «heures pleines/heures creuses»

Pour pallier ce problème, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) planche depuis plusieurs mois sur une refonte du système «heures pleines/heures creuses». Le projet, baptisé TURPE7 et annoncé sur franceinfo le 1er février dernier par sa présidente Emmanuelle Wargon, marque ainsi une nouvelle étape pour tenter de mieux gérer la consommation électrique des ménages français. Son application, prévue pour le second semestre 2025, doit permettre une meilleure flexibilité aux usagers afin de pouvoir répondre aux besoins du réseau électrique.

Alors qu’aujourd’hui, la grande partie des heures creuses se concentre la nuit, «nous souhaitons mieux les positionner, car certaines sont mal situées vers 7-8 heures du matin ou vers 17-18 heures», avait expliqué Emmanuelle Wargon pour justifier l’évolution du système en place. En effet, aujourd’hui, environ 9 millions de foyers profitent de ces créneaux nocturnes, quand ils sont 6 millions à bénéficier aussi d’heures creuses durant la journée. Ainsi, le nouveau dispositif qui sera prochainement mis en place doit permettre de garantir un minimum de cinq heures creuses durant la nuit accompagné de plages tarifaires avantageuses durant la journée.

Éviter une saturation du réseau aux heures de pointe

Alors qu’aujourd’hui, seuls 40 % des clients équipés d’un compteur Linky qui ont fait le choix de l’offre «heures pleines/heures creuses» profitent d’une double plage horaire, désormais, grâce à ce nouveau fonctionnement, 90 % des ménages pourront avoir accès à deux créneaux tarifaires réduits : l’un en journée et l’autre la nuit. «On n’a pas besoin d’avoir huit heures creuses la nuit, mais en journée, cela peut être pratique», selon la présidente de la CRE qui souhaite éviter que le réseau ne soit trop sollicité aux heures de pointe. Une communication détaillée sur ces changements et les nouveaux horaires devrait être prochainement faite par les fournisseurs d’électricité.