Les hausses de salaire se tassent en 2025 et les salariés payés au Smic ne sont pas mieux lotis. En cause, les critères de la revalorisation annuelle au 1er janvier du Smic, cas de figure le plus fréquent pour augmenter le salaire minimum : «La revalorisation annuelle du Smic se fait en fonction de deux critères, l’un d’eux étant l’inflation mesurée auprès des 20% des ménages ayant les revenus les plus faibles», explique Philippe Crevel, économiste et directeur du Cercle de l’épargne. L’autre critère étant la moitié du gain de pouvoir d’achat salaire horaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE).

Deux autres cas de figure permettent d’augmenter le salaire minimum. Tout d’abord, une revalorisation en cours d’année au niveau de l’inflation si cette dernière augmente de 2% au moins par rapport à la date de dernière revalorisation du Smic. Ou un «coup de pouce» décidé par le gouvernement. Le dernier geste de l’exécutif datant de 2012, un tel scénario est hautement improbable. La revalorisation aura donc, sauf grande surprise, vraisemblablement lieu au 1er janvier 2026.

Une revalorisation du Smic autour de 1,2% en 2026

La prochaine augmentation du Smic dépendra donc surtout du niveau de l’inflation. Mais de combien sera-t-elle ? «On sera sans nul doute sur une revalorisation autour des 1,2 ou 1,4%», anticipe Philippe Crevel. Des chiffres en adéquation avec les dernières statistiques de l’Insee, qui évoque une inflation annuelle de 1,2% en septembre 2025, et de la Dares, qui note une hausse de l’indice du salaire horaire de base des ouvriers et des employés de 1,2% sur un an à fin juin 2025. Insuffisant donc pour une revalorisation en cours d’année du Smic. Ainsi, avec un Smic s’élevant à 1 801,80 euros brut mensuel en 2025, l’estimation basse d’une revalorisation de 1,2% ferait passer ce montant à 1 823,42 euros brut mensuel au 1er janvier 2026, soit une augmentation de 21,42 euros par rapport à 2025.

Une augmentation limitée qui pourrait pousser le (prochain) gouvernement à accorder un “coup de pouce” au Smic ? «La situation politique rend quasiment impossible la prévision en la matière, explique l’expert. Si on reste sur un gouvernement de bloc central/droite, il n’y aura probablement pas de coup de pouce. Si c’est un gouvernement de gauche/LFI, il y a en revanche de fortes chances. Quant à l’extrême droite, c’est l’incertitude totale», conclut-il. Reste donc à attendre le prochain gouvernement.