C'est une décision toujours très attendue. Le groupe d'experts sur le Smic, chargé comme chaque année de remettre au gouvernement un rapport analysant l’impact du Smic sur l’économie française, a recommandé jeudi 27 novembre de ne pas donner de coup de pouce au salaire minimum au-delà de son augmentation mécanique. Ce qui devrait conduire à «une hausse autour de 1,4%» prévue au 1er janvier 2026. Pour justifier sa décision, le groupe d'experts, composé de cinq professeurs d'économie et chercheurs, a invoqué le «ralentissement du marché du travail».

«Compte tenu du ralentissement du marché du travail, du niveau élevé du Smic par rapport au salaire médian et du coût très important des exonérations» de charges patronales sur les bas salaires, ces experts préconisent dans leur rapport annuel, remis au gouvernement et aux partenaires sociaux, de «ne pas aller au-delà de la revalorisation automatique prévue par le Code du travail».

Pas de coup de pouce pour le Smic depuis 2012

Cette revalorisation automatique «devrait conduire à une hausse autour de 1,4% au 1er janvier 2026, soit au-dessus de l'inflation attendue (proche de 1%)», expliquent ces experts dans un communiqué de presse accompagnant la remise de leur rapport. A noter que depuis sa création en 2008, le groupe d'experts n'a jamais préconisé de coup de pouce au Smic.

Si le Premier ministre Sébastien Lecornu suit les recommandations du groupe d'experts, le Smic, qui s'élève aujourd'hui à 1.426,30 euros net par mois (1.801,80 euros brut) augmentera d'un peu moins de 20 euros net par mois au premier janvier 2026. Si, en théorie, le gouvernement peut choisir d’aller au-delà de l’augmentation automatique par «un coup de pouce», l'exécutif devrait une nouvelle fois écarter cette option, au vu du ralentissement de l'inflation. Au 1er novembre 2024, environ 2,2 millions de salariés du secteur privé étaient rémunérés au Smic, soit 12,4% d'entre eux, selon les données du ministère du Travail. Pour rappel, le dernier véritable «coup de pouce» concernant le Smic remonte à l’année 2012.