Ils sont en place depuis plusieurs mois à Grenoble, Lyon et plus récemment à Paris, depuis l’instauration d’une voie dédiée aux heures de pointe. Les radars de covoiturage sont censés détecter tous les automobilistes susceptibles de tricher en empruntant cette voie réservée alors qu’ils sont seuls dans leur véhicule. Et depuis leur mise en place, de nombreux articles affirment qu’il est impossible de tricher. Début mars, Capital évoquait toutes ces astuces testées par les automobilistes pour tromper les radars, mais qui ne fonctionnent pas. Mais faut-il être si affirmatif, questionne L’Argus ?

Tout d’abord, il est nécessaire de se pencher sur la technologie de ces radars de covoiturage. En effet, ils fonctionnent en duo : un placé en face du véhicule, l’autre sur le côté, perpendiculaire à la chaussée, rappellent nos confrères. Ces deux caméras thermiques sont aidées par l’intelligence artificielle qui permet d’éviter toute fraude, mettent en avant les fournisseurs de ces radars : «Le totem arrive à tout analyser et voir s’il s’agit d’une personne ou non grâce à l’intelligence artificielle. Il a eu des heures et des heures d’apprentissage», expliquait il y a quelques semaines la société Pryntec. Ainsi, les caméras scannent la plaque d’immatriculation et le nombre de passagers.

Qu’en est-il d’un rideau opaque placé sur la vitre arrière gauche ?

Les fournisseurs l’assurent également : «Ni les vitres teintées, ni les poupées gonflables ne peuvent tromper ces appareils particulièrement sophistiqués.» Un de ses concurrents, la société Fareco-Fayat (qui exploite des radars autour de Lille), confirme l’efficacité de cette technologie, même en cas de forts reflets dus au soleil. Cette dernière assure que son totem est efficace à 98%, quand Pryntec parle de 95%. Un taux d’erreur réduit, constate L’Argus. Toutefois, sont-ils vraiment infaillibles ? Nos confrères posent la question dans la mesure où, contrairement aux radars traditionnels, ils ne nécessitent pas de certificat d’homologation.

Ainsi, il semble évident aujourd’hui que les tentatives de tricherie trop grossières ne passent pas. Mais L’Argus cite le cas d’un automobiliste qui placerait un rideau «thermique très opaque» sur sa vitre arrière gauche, donc derrière le conducteur, du côté où le totem de radars est placé. Si la caméra placée en face permet de voir les passagers situés à l’avant de la voiture, et ceux situés à l’arrière droit, impossible de détecter celui derrière le conducteur. Et la caméra latérale est obturée, donc difficile de verbaliser ce genre d’automobiliste.

Un agent assermenté dresse les PV

Elément très important, car un radar de covoiturage est un système «ACVR», rappelle L’Argus, c’est-à-dire d'aide à la constatation des infractions aux règles de circulation sur les voies réservées. Derrière, c’est à un agent assermenté de dresser une contravention s’il y a lieu d’être. Les métropoles ayant adopté ces radars assurent qu’ils servent surtout à dissuader les potentiels fraudeurs aux heures de pointe, en témoigne le nombre réduit de PV dressés à Lyon chaque mois depuis son instauration (172). A Paris, après une phase de test, les amendes devraient entrer en vigueur aumois de mai. Montant prévu : 135 euros pour les contrevenants !

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