Vous souhaitez sortir des sentiers battus, vous renoncez à prendre l’avion ou trouvez le train trop coûteux ? La location de voiture reste une solution estivale très prisée. Bonne nouvelle : selon une étude du comparateur Carigami, menée sur les tarifs d’une semaine de location entre juin et août 2025, les prix sont globalement en baisse en France et à l’étranger. Après plusieurs années de hausses liées à la pandémie de Covid, cette tendance à la baisse se poursuit. Le coût moyen s’établit à 319 euros, contre 331 euros en 2024. La France demeure toutefois l’une des destinations les plus onéreuses d’Europe en matière de location de voiture.

Nombreux se rendront donc en agence pour louer le véhicule à moteur de leur choix. En plus de la location, les loueurs de voiture vous demanderont une empreinte bancaire. Cette pré-autorisation leur permet de vérifier votre capacité de paiement et de bloquer une caution en cas de pépin. Dans la majorité des cas, il vous sera demandé de régler avec une carte de crédit plutôt qu’une carte de débit. Pour rappel, la carte de débit est connectée à votre compte bancaire, tandis que la carte de crédit débite une réserve d’argent. Jusque-là, pas de surprise au guichet.

En revanche, comment réagir si l’agence vous demande «à titre de garantie» le cryptogramme de votre carte bancaire ? Julien Lasalle, Directeur adjoint des études et surveillance des paiements au sein de la Banque de France, nous répond.

Capital : Faut-il obligatoirement fournir son cryptogramme pour garantir une réservation de voiture ?

Julien Lasalle : Quand on parle d’opération réalisée à distance, notamment sur Internet, le loueur de véhicules peut avoir besoin de récupérer des données de carte, par exemple si vous vous rendez la voiture endommagée. Ces données bancaires, dont le cryptogramme, lui permettront d'exécuter le paiement si la situation le justifie. C’est une garantie pour le commerçant. Toutefois, il faut un consentement explicite de l’utilisateur. Il faut que le consommateur connaisse spécifiquement le montant maximal qu’il s’engage à payer et dans quelles conditions il devrait le faire, et que ce consentement fasse l’objet d’une authentification forte.

Capital : Et en agence, le loueur peut-il noter ou photographier votre cryptogramme ?

Julien Lasalle : En situation de proximité, les agences disposent, sur le terminal de paiement, d’une fonctionnalité qui permet de bloquer une somme sur leur compte en cas de dommage, une caution. Cela se fait via une opération monétique sécurisée qui s’appuie sur la puce de la carte et non sur le cryptogramme. Si le loueur prend ou note votre cryptogramme, c’est une situation dangereuse. Un loueur n’est pas censé conserver ces informations bancaires sensibles. Les trois derniers chiffres au dos de votre carte sont réservés aux paiements sur Internet, et ne doivent être saisis que sur des sites Internet sécurisés et fiables.

Capital : Le cryptogramme dynamique est-il une solution efficace pour limiter les fraudes ?

Julien Lasalle : C’est une complexité de plus pour le fraudeur, car s’il arrive à intercepter le code, celui-ci n’est valable que dans une période limitée. Les retours dont dispose la Banque de France montrent que c’est une mesure extrêmement efficace contre la fraude. Même si, attention, étant un produit de niche car assez peu répandu, les fraudeurs préfèrent de toute façon s’attaquer aux cartes classiques, par définition moins sécurisées.