
Avez-vous, comme d'innombrables autres internautes, créé votre propre «starter-pack» («pack de démarrage») ? Il s'agit d'une figurine en plastique virtuelle à votre effigie, soigneusement rangée dans une boîte en plastique et assortie d'accessoires reflétant vos centres d'intérêt. Le tout, généré par le générateur d'intelligence artificielle ChatGPT grâce à une simple photo de vous et un prompt qui circule abondamment. D'autres générateurs peuvent être utilisés, comme Kapwing ou Imgflip, précise France Info.
Et les anonymes ne sont pas les seuls à se prendre au jeu. On peut ainsi voir passer sur les réseaux sociaux des starter-packs représentant les animateurs Stéphane Bern ou Julien Courbet, l'actuel premier secrétaire du PS, Olivier Faure – rose et cigarette électronique en option – et même le patron du Medef, Patrick Martin, affublé d'un mégaphone, d'un exemplaire des Echos et... d'un journal l'Humanité.
Les professionnels de l'illustration contre-attaquent
Viral et amusant, certes, mais par pour tout le monde. Ainsi, les professionnels de l'illustration s'élèvent contre cette pratique. Sous le hashtag #starterpacknoAI, des illustrateurs partagent leurs propres starter-packs, dessinés à la main : Louiza et Pénélope Bagieu s'y associent, comme Clemzillu, qui explique à France Info : «J'ai choisi de le faire pour protester contre cette tendance dans laquelle, comme à chaque fois, tout le monde s'engouffre. Et comme à chaque fois, on ne voit plus que ça : des contenus tout lisses, similaires, sans singularité. Ça me dérange profondément.»
Ce phénomène n'est pas sans rappeler celui consistant à générer un dessin de soi façon studios Ghibli... sans leur autorisation. Le débat sur le droit d'auteur se pose aussi avec les starter-packs, fortement inspirés du style caractéristique du studio Pixar. D'autres reprochent aussi à ces tendances leur coût en énergie. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la consommation d'électricité des centres de données devrait «plus que doubler» d'ici 2030 en raison de l'utilisation de l'IA générative. Une requête à ChatGPT consomme en effet 10 fois plus d'électricité qu'une recherche Google. De quoi y réfléchir à deux fois avant de se «ghibliser» ou se «pixariser».


















