Un sac Gucci quasiment neuf près de 25% moins cher qu’en boutique. L’annonce déposée en août sur Vinted a immédiatement attiré l’œil d’Isa­belle Monclin, mère de famille de 52 ans, habituée à acheter ou à vider ses penderies sur cette plateforme de seconde main. «L’occasion était belle, la vendeuse avait même un ticket de caisse», raconte la consul­tante. Elle conclut l’affaire en quelques clics… et déchante vite. «Quand j’ai reçu le sac, j’ai tout de suite douté de son authenticité, ­explique-t-elle. Je suis allée en boutique le comparer au neuf, le poids et la texture étaient différents.» Pire, la référence sur le ticket de caisse ne correspondait pas au modèle. Alertée, l’appli lui conseille d’essayer de régler le problème à l’amiable. Après plusieurs messages à la vendeuse, Isabelle muscle le discours et menace de porter plainte. «Elle a fini par me rembourser, reprend notre victime. Mais j’imagine que ça ne se termine pas toujours aussi bien…»

Vinted, Vide Dressing, Vestiaire Collective… Les Français raffolent de la mode d’occasion. Près de 40% d’entre eux y ont succombé en 2019, contre 15% il y a seulement dix ans. Preuve du dynamisme de ce marché, estimé à plus de 1 milliard d’euros, les audiences des sites spécialisés dans la revente entre particuliers ont bondi ces dernières années. A l’image du lituanien Vinted – 12,5  millions de membres en France – dans le top des portails les plus visités l’année passée. Un succès qui attire également son lot d’arnaqueurs. Du sac Lancel en simili­cuir à l’imitation de doudounes Moncler, les copies ont envahi la Toile. «Internet est aujour­d’hui le premier vecteur de la vente de faux», précise Delphine Sarfati-Sobreira, directrice générale de l’Unifab (Union des fabricants pour la lutte contre la contrefaçon), qui, au-delà des préjudices financiers, met en garde contre les risques sanitaires. «Les montres contrefaites peuvent contenir des matériaux radioactifs pour faire ­briller les aiguilles­, prévient­ l’experte. Les vêtements et les chaussures peuvent intégrer des teintures ou des colles toxiques, ainsi que les parfums de l’urine animale comme conservateur.» Du grand luxe.

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