
Sommaire
- Design : un format très discret et passe-partout (4/5)
- Ergonomie et application : des fonctions pratiques mais sur abonnement (3,5/5)
- Qualité vidéo et audio : des images correctes mais qui manquent de netteté (3/5)
- Réparabilité : une conception simple mais une fixation en apparence fragile (X/5)
- Deux alternatives à la Blink Outdoor 4
- Conclusion
Elle aura pris son temps pour traverser l’Atlantique. Sortie en août 2023 aux États-Unis, la caméra de surveillance Outdoor 4 de Blink (société américaine rachetée en 2017 par Amazon) a débarqué au printemps dernier seulement dans nos contrées. Mais elle reste encore dans le coup, surtout grâce à son prix sous la barre des 80 euros et son format miniature. D’ailleurs, bien qu’elle se destine à garder un œil sur votre extérieur comme son nom l’indique (Outdoor) avec son indice d’étanchéité IP65 (résistance aux intempéries), rien ne l’empêche de prendre place dans votre logis.
Par ailleurs, inutile de la positionner près d’une prise électrique. La Blink Outdoor 4 fonctionne avec deux piles AA. Un parti pris étonnant alors que les caméras d’extérieur se reposent bien souvent sur une batterie rechargeable épaulée ou non par un panneau solaire, et qui interroge sur l’autonomie de l’appareil. Mais sur ce point, Blink se veut plus que rassurant et promet jusqu’à deux ans d’endurance. Puisqu’il est à ce jour toujours impossible de voyager dans le temps, la promesse reste difficilement vérifiable. En revanche, nous avons pu surveiller le comportement de cette caméra durant deux semaines pour constater si les 80 euros dépensés valent le coup. Et si la Blink Outdoor 4 ne correspond pas à vos attentes, vous pourrez probablement trouver le modèle qui vous convient dans notre guide des meilleures caméras extérieures.
Design : un format très discret et passe-partout (4/5)
La Blink Outdoor 4 reprend le format de la version précédente et c’est tant mieux. Elle se présente sous la forme d’un petit carré noir de 7 cm de côté et d’une épaisseur de seulement 4,1 cm. Parfait pour rester discrète à l’intérieur. Il est facile de simplement la poser sur un support plat mais il est possible bien sûr de la fixer à un mur, au plafond ou une sous-pente. Blink fournit à cet effet un socle doté d’une minuscule rotule et d’un support en plastique à clipser à l’arrière de l’appareil. En revanche, une fois dehors, son petit gabarit ne s'avère pas très dissuasif.

La face avant de la caméra se compose d’un objectif unique et d’un micro. Juste au-dessous, dissimulés derrière un cache de plastique noir, se nichent deux capteurs de mouvement infrarouges passifs (PIR) ainsi que la led infrarouge pour la vision nocturne en noir et blanc.
Sur la tranche gauche, un petit haut-parleur autorise la communication audio bidirectionnelle histoire de pouvoir discuter depuis le smartphone avec la personne qui se trouve face à la caméra.
À l’arrière figure un capteur de température. Il se destine à surveiller l’air ambiant et informer le propriétaire en cas de variation subite pouvant conduire à un dysfonctionnement de l’appareil.

Côté opposé, une languette de silicone masque un connecteur USB-C. Il sert uniquement à alimenter la caméra si jamais vous préfériez vous passer des piles au profit d’un câble relié à un chargeur. Ni l’un ni l’autre ne sont fournis à l’inverse des piles.
Enfin, au centre, un orifice est prévu pour arrimer la rotule de la base et, juste dessous une vis plate. Elle permet d’ouvrir le boîtier de la caméra pour y loger les deux piles AA. Un bouton Reset est également présent pour réinitialiser l’appareil. Au moins n’est-il pas accessible directement par un bouton externe.

Nous émettons quelques réserves sur la solidité et la sécurité de l’ensemble. Nous avons constaté que le boîtier de la caméra pouvait assez facilement se désolidariser de la rotule d’un simple coup de poignet. Aussi, mieux vaut placer la caméra dans un endroit difficilement accessible, en hauteur par exemple, pour éviter qu’une personne malintentionnée ne s’enfuit avec.

Caméra sans fil (qui fonctionne en Wi-Fi sur la bande des 2,4 GHz), la Blink Outdoor 4 ne se connecte pas directement à votre box ou votre routeur. Il est d’abord nécessaire de la relier, toujours sans fil, à un petit boîtier livré dans la boîte. Le Sync Module Core, c’est son nom, doit de son côté, être branché au secteur avec le câble USB-C et le chargeur fourni. Il fait office de passerelle entre la caméra et le routeur. Il permet de connecter jusqu’à dix caméras ainsi que les sonnettes Ring (marque propriété d’Amazon également). Et, tout comme la caméra, le Sync Module Core ne prend pas en charge l’enregistrement local des vidéos capturées.
Ergonomie et application : des fonctions pratiques mais sur abonnement (3,5/5)
Pour fonctionner, la Blink Outdoor 4 nécessite l’appli Blink disponible sur Android et iOS. Il faut d’abord créer un compte Blink (et le jumeler avec un compte Amazon si vous en possédez un) puis appairer le Sync Module Core au réseau Wi-Fi de la maison. L’opération s’effectue en quelques secondes après avoir scanné le QR Code présent sous le boîtier. Ne reste plus alors qu’à ajouter la caméra grâce à son QR Code placé cette fois-ci près des piles, et le tour est joué. On note au passage que les textes expliquant la marche à suivre ne sont pas toujours très clairs. La caméra est par ailleurs compatible avec Alexa (l’assistant d’Amazon) uniquement. Impossible de l’utiliser à travers Google Home ou l’appli Maison d’Apple. Dommage.

L’appli Blink offre les principales fonctions que l’on est en droit d’attendre d’une caméra de surveillance. La page d’accueil présente la vignette de la dernière image enregistrée par la caméra. Il suffit d’appuyer sur le bouton de lecture, au centre, pour accéder à la vidéo en direct. La diffusion dure 25 secondes après lesquelles il est demandé de confirmer la poursuite de la lecture. Une précaution qui évite de vider les piles de la caméra.

Au bas de l’écran deux options s’alignent : Désarmé et Armé. Elles donnent l’ordre à la caméra de démarrer ou non la surveillance. À désactiver donc lorsque vous regagnez votre domicile par exemple. Attention cependant. Il n’est pas possible de définir une plage horaire de fonctionnement.

C’est à travers un bouton placé au bas de la vignette que l’on accède aux divers paramètres de l’appareil pour gérer la surveillance. De là, il est possible d’activer la détection des mouvements (la base pour une caméra de sécurité) et la sensibilité de la détection. Si vous poussez le curseur au maximum vous serez averti que cette option tire également sur les piles de l’appareil.
Les réglages permettent également de définir les zones de détection à garder à l’œil et les zones de confidentialité. L’image est découpée en une grille et il ne reste alors qu’à définir les parties qui doivent être surveillées et celles à ignorer. C’est simple et intuitif.

D’autres réglages permettent d’ajuster la qualité de la vidéo sur trois niveaux. Économiseur qui génère une image légèrement dégradée mais qui a le mérite d’être transmise rapidement. Standard, avec une qualité HD pour une connexion recommandée de 2 Mb/s et enfin Supérieure, qui offre une qualité d’image un brin améliorée pourvu que la connexion atteigne au moins 3 Mb/s. Ce dernier palier consomme aussi plus d’énergie et il ne nous a pas paru beaucoup plus fin que le précédent.
L’organisation des différents clips enregistrés reste également assez claire. Les intitulés sont bien sûr horodatés et précisent si la captation a été effectuée à la suite de la détection d’un mouvement, d’un véhicule ou d’une personne.

Tous les menus sont correctement organisés avec finalement, peu de sous-menus. Tant mieux. Ce que l’on regrette en revanche, ce sont les options disponibles uniquement avec un abonnement. C’est par exemple le cas de la détection de personnes et des véhicules. Sans cela, la caméra déclenche un enregistrement sitôt qu’un mouvement (un véhicule ou un animal qui traverse son champ de vision) est détecté. La vidéo en direct prolongée (jusqu’à 90 minutes), et le stockage dans le cloud illimité sont également soumis à l’abonnement au forfait Blink Basic disponible pour une caméra à 30 € par an ou 3 € par mois ou Blink Plus, pour plusieurs caméras, aux prix de 100 € par an ou 10 € par mois. Et, histoire de vous mettre l’eau à la bouche, Blink offre un mois d’abonnement à son forfait Blink Plus.

Vous aurez noté au passage que la caméra Outdoor 4 n’enregistre aucune vidéo en local. Elle ne possède pas de slot pour carte SD et le boîtier Sync Module Core livré avec, non plus. Les images sont stockées sur les serveurs distants pendant trente jours. Pour effectuer des enregistrements sans passer par le cloud, il faut opter pour un boîtier Sync Module 2 qui possède un port USB pour brancher une clé USB de 256 Go au maximum. Il est facturé 45 euros.
Qualité vidéo et audio : des images correctes mais qui manquent de netteté (3/5)
La Blink Outdoor 4 se dote d’un unique capteur HD (1920 x 1080 pixels) avec un angle de vision à 143° en diagonale. Un choix dicté probablement par la volonté d’économiser au maximum les piles. La caméra se montre capable de délivrer des séquences à 30 images par seconde avec une résolution calée par défaut à 720p. Mais il est possible d’opter pour le 1080p en acceptant une consommation d’énergie plus élevée. Une monture assez légère donc. Il en résulte une qualité d’image tout juste passable. D’abord, l’optique retenue (Blink ne précise pas quelle lentille équipe sa caméra) offre une image ultra grand-angle avec un effet fish-eye assez prononcé comme on peut le constater sur les images de notre mire.

Les déformations tout autour du cadre sont flagrantes. Ensuite, lorsque les sujets sont relativement proches lors de la détection, le résultat reste convenable et il demeure possible de distinguer des détails. Mais au-delà d’une dizaine de mètres de distance, il devient difficile de reconnaître un visage. Le zoom (numérique) dans l’image n’apporte rien d’autre qu’un amas de pixels.


Lorsque la lumière ambiante décroit, la caméra passe en mode nuit avec une vision infrarouge en noir et blanc. La qualité d’image se révèle correcte mais une fois encore, il ne faut pas espérer distinguer trop de détails.

Quant à la détection, elle se révèle assez efficace. Les sujets en mouvement sont détectés à une dizaine de mètres au maximum de jour comme de nuit. L’enregistrement de la séquence démarre (dans le cloud) et une notification est expédiée.
Côté audio, la caméra réussit à capter le son alentour assez proprement. Pas suffisamment toutefois pour distinguer un chuchotement. Son petit haut-parleur émet quant à lui un son plutôt clair et suffisamment puissant pour mener une conversation.
Réparabilité : une conception simple mais une fixation en apparence fragile (X/5)
Blink ne mentionne aucun indice de réparabilité pour ce modèle Outdoor 4. Amazon se contente d’appliquer la législation avec une garantie de deux ans pendant lesquels les réparations, l’échange ou le remboursement sont pris en charge gratuitement en cas de panne. De notre côté, nous ne sommes pas très inquiets concernant la durabilité de l’appareil. Le couvercle qui protège les piles et l’électronique nous apparaît bien étanche pour résister aux intempéries. Il faut juste veiller à bien le replacer et le visser fermement. Seules la base de fixation et sa rotule nous laissent perplexe. Le plastique utilisé nous paraît trop fin et cassant. Pas sûr que les variations de températures entre un été très chaud et un hiver rude ne fragilisent sa structure.
Deux alternatives à la Blink Outdoor 4
Ezviz EB3
Totalement autonome et connectée en Wi-Fi l’EB3 du Chinois Ezviz délivre une image 2K ainsi qu’une vision de nuit en couleur. Elle dispose d’une batterie rechargeable de 5200 mAh autorisant une autonomie jusqu’à 120 jours selon la marque. Elle peut aussi s’accompagner d’un panneau solaire vendu en option.
Avidsen HomeCam Dual PTZ
Pour un prix très accessible, ce modèle d’Avidsen propose une surveillance qui repose sur deux objectifs. L’un est fixe et doté d’une optique ultra grand-angle et l’autre est motorisé pour offrir une vision panoramique avec une qualité d’image 2K. En revanche, elle ne fonctionne pas sur batterie.
Conclusion
Malgré son nom, la Blink Outdoor 4 peut trouver son utilité tant en extérieur qu’en intérieur. Sa petite taille la rend très discrète pour ne pas faire tache dans une maison mais elle n’est pas non plus dissuasive une fois placée à l’extérieur. Par ailleurs, sa base pour la fixer au mur nous semble trop légère et surtout, il est bien trop facile de la déloger et de s’enfuir avec. Mieux vaut donc la placer dans un endroit difficilement accessible.
Blink semble aussi avoir tout misé sur l’autonomie. La marque promet ainsi une endurance de deux ans uniquement grâce à deux piles AA. Si l’idée paraît judicieuse au départ, on regrette que cette quête de l’économie d’énergie se fasse au détriment d’une qualité d’image juste passable de jour comme de nuit. Enfin, il est impossible de stocker les images saisies en local. Le cloud est mis à contribution et c’est un abonnement payant qu’il faudra souscrire pour bénéficier d’options essentielles comme la détection différenciée. Sans cela, le moindre mouvement détecté produira une alerte. D’autres caméras fournissent ce service sans supplément. Pour le prix demandé, c’est un peu rude.
- Design : 4/5
- Fonctionnalités et application : 3,5/5
- Qualité vidéo et audio : 3/5
- Réparabilité/durabilité : X/5
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