Le Chinois Dreame prend l’idée du ménage de printemps au pied de la lettre. Sans crier gare, la marque intègre un nouveau venu dans son offre déjà bien étendue d’aspirateurs robots laveurs avec le L40s Pro Ultra. Dans la grille tarifaire du constructeur, ce modèle inédit facturé 899 euros à son lancement, s’intercale entre le L40 Ultra et L50 Pro Ultra. Cependant, il s’aligne aussi sur le prix des L20 Ultra et X40 Ultra Complete, les « anciens » haut de gamme de Dreame, sortis l’an dernier seulement mais toujours présents au catalogue. Pas facile donc de s’y retrouver dans cette offre pléthorique…

Techniquement, ce L40s Pro Ultra reprend bon nombre de caractéristiques du L40 Ultra et en emprunte d’autres au L50 Pro Ultra. Il doit donc permettre de profiter de prestations dignes d’un modèle plus avancé, tout en conservant un tarif plus abordable moyennant quelques concessions. C’est ce que nous avons souhaité vérifier en confiant au L40s Pro Ultra l’entretien de nos sols durant deux semaines.

Si la facture du L40s Pro Ultra vous semble encore trop salée à votre goût, consultez notre guide des meilleurs robots aspirateurs laveurs. Il est régulièrement mis à jour pour trouver celui qui vous convient le mieux.

Navigation : une prudence qui provoque quelques hallucinations (4/5)

Déclinaison améliorée du L40 Ultra, le L40s Pro Ultra commence par reprendre de son aîné son système de navigation. Il s’appuie sur un traditionnel LiDAR niché dans la tourelle sur le capot, d’un capteur latéral pour détecter les bords et d’une caméra RVB frontale placée dans son pare-chocs. L’appareil profite aussi d’un peu d’intelligence artificielle pour identifier les obstacles qui peuvent se dresser sur son chemin. Après son premier tour de reconnaissance dans la maison, le robot se déplace avec aisance. Il délivre ensuite une carte plutôt fidèle à la réalité, avec des pièces bien délimitées.

© Fabrice Brochain pour Capital

Par la suite néanmoins, dès qu’il se lance à l’assaut d’une session de ménage, sa caméra RVB peut lui jouer quelques tours. En phase d’aspiration, il a par exemple contourné une tache sur une moquette en la prenant pour du liquide. Il s’est aussi fait prendre à son propre jeu pendant une session de lavage d’un carrelage. Il a ainsi signalé la présence de « grosses particules » qui n’étaient en fait que le reflet du soleil sur le sol qu’il venait de mouiller. Quelques ajustements de ses algorithmes de reconnaissance ne seraient donc pas de refus.

Le Dreame L40s Pro Ultra emprunte par ailleurs au L50 Ultra son système EasyLeap qui lui permet, en théorie, d’escalader les petites marches ou les rails de porte-fenêtre mesurant jusqu’à 4 cm de haut sur deux niveaux (2 cm + 2 cm). C’est 2 cm de moins que le X50 Ultra Complète, mais 2 cm de plus que le L40 Ultra. Mais là encore, ce n’est pas tout à fait au point. Après deux tentatives, il a refusé de passer par-dessus le pied plat de notre fauteuil mesurant pourtant seulement 2 cm de haut. Tant pis.

© Fabrice Brochain pour Capital

Quant à l’évitement d’obstacle, il se révèle plutôt convaincant. Il a parfaitement contourné l’étui d’écouteur jeté au sol, tout comme le chausson (en l’identifiant) et le câble USB. Sur moquette, même constat. Le L40s Pro Ultra n’est pas tombé dans le piège contrairement à plusieurs de ses congénères. Il a sagement contourné le câble serpentant au sol, sans jamais trop s’en approcher.

© Fabrice Brochain pour Capital

Enfin, sa caméra RVB peut être mise à contribution pour filmer en temps réel ses déplacements dans la maison, effectuer une patrouille ou partir à la recherche des animaux domestiques. Pratique et rassurant lorsque l’on s’absente du domicile. La caméra ne se prive pas non plus de prendre en photo les obstacles que peut rencontrer le robot en chemin.

Aspiration : un robot idéal pour les propriétaires d’animaux domestiques (4/5)

C’est certainement la plus grosse différence qui distingue le L40s Pro Ultra de son aîné le L40 Ultra. Son moteur peut délivrer une puissance de 19 000 Pa, contre « seulement » 11 000 Pa pour son prédécesseur. Ainsi équipé, l'appareil engloutit facilement tout sur son passage. Quatre modes d’aspiration sont proposés : Silencieux, Standard, Turbo et Max auquel vient s’ajouter un cinquième mode Max+ à usage unique. Il est destiné à s’attaquer ponctuellement à des surfaces très sales, en activant la puissance d’aspiration maximale de l’aspirateur robot.

Sur sols durs, miettes, cheveux et poils d’animaux n’opposent aucune résistance avec le mode Standard. Depuis l’application, il est possible d’activer un mode Grosses particules. Celui-ci ordonne au robot d’augmenter sa puissance d’aspiration lorsqu’il identifie la présence de débris plus gros que la normale, comme des croquettes pour animaux par exemple. Et ça fonctionne plutôt bien même si la notion de « grosses particules » reste assez aléatoire. Ainsi, de minuscules miettes de pain sont-elles considérées comme de grosses particules.

© Fabrice Brochain pour Capital

Côté bruit, l’appareil reste dans la moyenne avec 57 dB mesurés à 1,5 m de distance avec le mode Standard. En mode Turbo, le son grimpe à 59 dB pour atteindre 63 dB en mode Max et 65 dB en Max+. À utiliser avec modération donc pour vos oreilles.

Sur moquette et tapis, deux passages peuvent s’avérer nécessaires pour venir à bout des déchets entortillés dans les fibres. Mais le robot s’en sort haut la main pour laisser un sol propre derrière lui.

Les coins et les bords des murs ne sont pas ignorés non plus. Le L40s Pro Ultra utilise une balayette latérale rétractable et extensible. Et il vaut mieux lui demander de s’en servir aussi souvent que possible à travers un réglage dans l’application. Car même avec ce paramètre, il a tendance à la déployer avec parcimonie, ratant parfois quelques angles ou des coins de meubles. On note qu’il est possible d’activer l’usage de cette brossette sur tapis et moquettes. Un petit plus qui permet au robot de se montrer plus efficace pour longer les murs également sur ce type de surface.

© Fabrice Brochain pour Capital

La brosse principale répondant au nom de HyperStream Detangling DuoBrush se montre aussi plus efficace que sur le L40 Ultra. Elle se compose de deux rouleaux armés de poils rigides et de lames de caoutchouc. Elle parvient à déloger les petits éléments dans les fibres d’un tapis épais sans trop de difficultés.

Nous n’avons en revanche pas été convaincus par le mode CleanGenius. Celui-ci repose sur une analyse du degré de saleté du sol par le robot. Il adapte alors automatiquement sa façon de procéder. S’il détecte une zone particulièrement sale, il va redoubler d’efforts pour la nettoyer avec un tracé plus serré et une puissance d’aspiration augmentée. Néanmoins, les multiples passages semblent très exagérés et le temps de nettoyage s’allonge considérablement.

Lavage des sols : un robot un peu trop zélé (4/5)

Côté lavage de sols, rien ne semble évoluer face au L40 Ultra. Le nouveau robot de Dreame s’appuie sur deux patins rotatifs dont l’un est extensible. Il sait aussi se dandiner pour glisser son patin sous les meubles et les zones moins accessibles. C’est toujours aussi amusant à regarder et surtout, ça ne manque pas d’efficacité puisque l’appareil ne se contente pas de longer les murs. Il s’arrête assez régulièrement et se tourne, dos à la paroi, pour que son patin ne manque aucune zone. Une assiduité qui prolonge néanmoins le temps de lavage. Mais c’est pour la bonne cause.

© Fabrice Brochain pour Capital

À travers l’application, il est possible de définir le taux d’humidité sur 32 niveaux pour un lavage plus ou moins en profondeur. Pour un entretien régulier des sols, le L40s Pro Ultra s’en sort remarquablement bien. Les taches légères sont effacées en un passage. Sur des surfaces plus sales, il ne faut pas hésiter à opter pour l’humidification maximale et deux passages (le maximum possible est fixé à trois), avec un circuit de déplacement plus serré. Le robot parvient ainsi à déloger les taches de sauce tomate séchées ou les traces de gras.

© Fabrice Brochain pour Capital

Ici encore, le mode CleanGenius n’est pas très convaincant. Si le robot le juge nécessaire, il va laver une seconde fois toute la pièce, alors qu’une simple tache au sol dans une zone précise demeure. Là encore, il perd beaucoup de temps et d’énergie pour pas grand-chose.

Application : une touche de simplicité serait la bienvenue (3,5/5)

L’application Dreame Home regorge de possibilités. Trop peut-être. Menus et sous-menus se révèlent très nombreux. De quoi déstabiliser les utilisateurs débutants. Quantité de réglages mériteraient de passer directement en mode automatique. C’est le cas par exemple du « nettoyage dynamique des zones où il y a des obstacles », qui ordonne au robot de repasser à la fin de sa tâche aux endroits où il a rencontré des personnes ou des animaux domestiques. On apprécie cependant la présence d’une option baptisée « Compression des poils », grâce à laquelle le collecteur du robot est moins souvent saturé lorsqu’il ramasse poils d’animaux et cheveux.

© Fabrice Brochain pour Capital

L’appli donne évidemment accès aux fonctions plus classiques comme le réarrangement des pièces, la possibilité de placer des tapis, ou de changer le type de surface au sol. Poser des cloisons virtuelles, des meubles ou organiser les séquences de nettoyage s’effectue en quelques appuis sur l’écran du smartphone. Mais comme pour les autres robots de Dreame, on regrette que l’appli ne soit pas divisée en deux avec, d’un côté, une version simplifiée pour les tâches de base et, de l’autre, tous les réglages pour les utilisateurs avertis.

Entretien : un exemple à suivre (5/5)

Dreame reste un expert en la matière pour que ses aspirateurs robots se montrent le plus simple à manipuler et à entretenir. Le robot lui-même se dote d’une brosse anti-enchevêtrement très efficace. Après une quinzaine de jours d’utilisation, nous n’avons décelé aucun cheveux long entortillé, ni sur la double brosse ni sur les axes. C’est un sans-faute.

© Fabrice Brochain pour Capital

Même constat du côté de la station d’accueil. Avec son bac d’eau claire de 4,5 L et son bac d’eau sale de 4 L, l’appareil se montre très autonome et laisse de quoi voir venir. Le sac à poussières présente lui aussi une contenance suffisante de 3,2 L pour ne pas avoir à se soucier de le remplacer trop souvent.

© Fabrice Brochain pour Capital

La station se dote également d’un petit réservoir destiné à accueillir le détergent, que le robot dosera lui-même pour les phases de lavage. Il est aussi mis à contribution pour nettoyer les serpillères du robot, ajouté à de l’eau chauffée à 75°C (c’est 10°C de plus que le L40 Ultra). Le séchage des serpillières est ensuite assuré avec de l’air chaud durant 2, 3 ou 4 heures selon le réglage choisi. Il est même possible d’opter pour un mode silencieux (qui rallonge toutefois le temps de séchage).

© Fabrice Brochain pour Capital

Enfin, la station se révèle très simple à entretenir aussi. Depuis l’appli, il est possible de déclencher un nettoyage automatique de la planche de lavage. Une opération qui dure environ une minute et à l'issue de laquelle la station est vraiment propre. Seul le filtre placé au fond, qui recueille quelques débris, doit être nettoyé de temps en temps.

© Fabrice Brochain pour Capital

Enfin, Dreame annonce une recharge plus rapide de l’appareil de l’ordre de 30 % par rapport au L40 Ultra. De notre côté, nous avons compté un temps de charge de 0 à 100 % en 3h20. Ce qui s’avère effectivement assez rapide et intéressant pour ceux qui font un usage intensif de leur robot.

Réparabilité : dans la moyenne, sans plus

Avec un indice de réparabilité de 8,2/10, soit le même que son prédécesseur le L40 Ultra, le L40s Pro Ultra se classe dans la moyenne des aspirateurs robots laveurs de sa catégorie. Dreame assure par ailleurs 3 ans de garantie, soit un an de plus que la durée légale. La marque propose par ailleurs sur son site les consommables traditionnels pour accompagner l’utilisation du robot durant sa vie.

Les alternatives au L40s Pro Ultra

Roborock Qrevo Edge S5A

Le Qrevo Edge S5A est le principal adversaire du Dreame L40s Pro Ultra. Il affiche une puissance d’aspiration de 17 000 Pa (un peu moins que son concurrent donc) mais présente une fiche technique presque similaire avec un nettoyage des serpillères à 75°C et une brosse anti-enchevêtrement. Mais il a pour lui une application simple et claire.

Dreame L40 Ultra

Si une puissance d’aspiration de 19 000 Pa ne vous paraît pas indispensable (en l’absence d’animaux domestiques ou de tapis très épais), le Dreame L40 Ultra, frère aîné du L40s Pro Ultra, propose de belles prestations. Outre une puissance d’aspiration plus faible (12 000 Pa) et un lavage des serpillères à 65°C au lieu de 75°C, sa fiche technique est sensiblement identique pour un prix moins élevé.

Conclusion

Le Dreame L40s Pro Ultra n’est autre qu’une version améliorée du L40 Ultra. Il se dote d’un moteur nettement plus puissant et d’un mode de nettoyage des serpillères à l’eau un peu plus chaude. Ainsi équipé, le L40s Pro Ultra semble bien taillé pour les foyers où vadrouillent des animaux domestiques et qui nécessitent un entretien régulier des sols. On apprécie d’ailleurs la présence du système de compactage intégré au collecteur de poussières, qui évite à l’appareil de multiplier les allers-retours à sa station pour se débarrasser du trop-plein de poils.

Mais si l’aspiration se montre en effet très satisfaisante, on regrette que le mode CleanGenius ne soit pas vraiment un génie du nettoyage. Les décisions prises par le robot, lorsqu’on le laisse faire seul, rallongent drastiquement les phases de nettoyage en consommant, de surcroît, plus d’eau qu’il n’est vraiment nécessaire pour laver les sols. À voir, selon vos besoins, si les quelques améliorations par rapport au L40 Ultra valent bien les 150 euros supplémentaires demandés.

  • Navigation : 4/5
  • Qualité d’aspiration : 4/5
  • Qualité de lavage : 4/5
  • Ergonomie de l’application : 3,5/5
  • Entretien : 5/5

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