Plus de 600.000 euros dépensés pour devenir propriétaire de la vignette virtuelle d’Haaland, un footballeur norvégien pressenti pour rejoindre le Real Madrid… C’est un marqueur parmi d’autres du succès de Sorare auprès des fans de football. Dans ce jeu en ligne inspiré du mercato, les amateurs du ballon rond peuvent acquérir, via un système d’enchères et la plateforme d’échange Ethereum, des images de leurs joueurs favoris. Et ils en sont les seuls détenteurs, via ce qu’on appelle un NFT (non-fungible token), un certificat de propriété numérique. Puis, avec ces vignettes façon cartes Panini d’antan, ils composent des équipes qui s’affrontent en ligne.

Du délire ? Il faut croire que non. Sorare a comptabilisé en mars dernier 350.000 utilisateurs actifs dans 170 pays. Et sur l’ensemble de l’année 2021, la start-up française a enregistré sur son site un volume de trading de 325 millions de dollars. Les investisseurs ne s’y sont pas trompés, à commencer par le japonais SoftBank. En septembre dernier, les fondateurs, Nicolas Julia et Adrien Montfort, qui se targuent d’être rentables depuis le lancement en 2018, ont levé 580 millions d'euros, valorisant leur société à 3,7 milliards d'euros. C’est la start-up française la plus chère du moment. Pas mal pour un jeu qui ne semble vendre que de banales images de joueurs que tout un chacun peut voir sur Internet et imprimer…

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