Il s’agissait d’une promesse de campagne d’Emmanuel Macron en 2017. Une nouvelle fois, la création d’une «allocation sociale unique» revient dans le débat. Sébastien Lecornu avait annoncé le projet une première fois lors de sa déclaration générale sur le budget 2026 avant d’en faire de nouveau mention vendredi 14 novembre, lors des Assises des départements de France à Albi. Avant lui, les anciens Premiers ministres Michel Barnier et François Bayrou s’étaient eux aussi engagés à mettre en place un guichet unique.

Jusqu’à présent cette idée était surtout défendue par la droite et notamment par le leader des députés Les Républicains, Laurent Wauquiez. L’élu souhaite la mise en place d’une «allocation sociale unique» plafonnée à «70% du Smic» afin, selon lui, de lutter contre l’«assistanat».

À quoi ressemblera l’«allocation sociale unique» ?

Sébastien Lecornu veut «rapprocher la prime d’activité, le RSA et un certain nombre d’aides au logement» derrière le terme d’«allocation sociale unique». Ces prestations sociales seraient alors versées en une seule fois, à une date commune. À l’ère du numérique, «il est invraisemblable que la France ne soit pas encore capable de proposer une allocation sociale unique», a argumenté le Premier ministre vendredi.

Quel est l’objectif de cette mesure ?

Le chef du gouvernement l’assure, l’objectif de cette réforme n’est pas de réduire le montant des prestations sociales allouées, comme le craignent certaines associations mais de réaliser «des économies de gestion». «Il est temps d’enfin créer un vrai social.gouv.fr qui permet aux travailleurs sociaux» et aux départements en charge des aides sociales, «de pouvoir justement avoir un accompagnement personnalisé» des bénéficiaires, a indiqué Sébastien Lecornu.

En 2018, dans un rapport, France Stratégie, un organisme rattaché à Matignon, avait souligné le risque de potentiels «perdants» en cas de création d’une allocation sociale unique. Ainsi à «budget constant», ce projet pourrait entraîner une baisse de ressources pour 3,55 millions de ménages.

Deux députés, Nathalie Colin-Oesterlé (Horizons) et Sandrine Runel (PS) ont été chargés, par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, de rédiger une mission flash sur «l’opportunité et les modalités d’une allocation sociale unique» publiée en juillet 2025. Selon les élus, une telle réforme pourrait «rendre enfin lisible et accessible l’accès aux droits» et «renforcer la solidarité envers les plus fragiles» ainsi que «limiter significativement les coûts de gestion actuels». Les députés préconisent au gouvernement d’élargir la liste des aides sociales vouées à fusionner. Elles proposent d’y inclure l'allocation aux adultes handicapés (AAH), l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), ou encore l’allocation de soutien familial (ASF).

Quand et comment l’«allocation sociale unique» sera-t-elle mise en place ?

Vendredi, Sébastien Lecornu a indiqué que le gouvernement déposerait un projet de loi en décembre. Le projet devrait être présenté en Conseil des ministres en décembre. Côté financement, le Premier ministre a proposé d’allouer une part de la CSG (contribution sociale généralisée) aux départements afin de les transformer en «la collectivité des solidarités».