
Une nouvelle forcément inattendue. Plusieurs professeurs de collèges et lycées de l’Académie de Normandie ont découvert la suppression de leur poste à la rentrée 2025 en se connectant à Iprof, leur application professionnelle. En septembre prochain, ce sont 127 postes qui doivent être supprimés dans les établissements normands. Le syndicat Snes-FSU dénonce «vivement ces méthodes complètement inhumaines qui témoignent d’une absence de considération inadmissible».
Si la suppression d’un poste fait normalement l’objet d’une présentation et d’un vote en conseil d’administration, «dans de nombreux collèges et lycées, des chefs n’ont pas réuni le conseil d’administration et ont décidé arbitrairement des répartitions pour la rentrée prochaine», poursuit le syndicat. Si le rectorat rappelle que «dans un premier temps, le chef d’établissement doit aborder les possibles fermetures avec le personnel», il assure que chaque enseignant reçoit ensuite un courrier envoyé en fin de semaine dernière. «Cette information leur permet de participer, en priorité, au mouvement des mutations», conclut le rectorat.
Une maltraitance institutionnelle qui ne date pas d’hier
Auprès d’Ici Normandie, Claire-Marie Féret, secrétaire académique du SNES-FSU, assure que «les répartitions n'ont pas été présentées aux collègues, aux parents d'élèves, comme c'est normalement le cas», ajoutant que «dans certains cas, c’est aussi le rectorat qui a pris la décision, mettant même les chefs d'établissement devant le fait accompli». Elle regrette que le management humain soit délaissé, à l’image de celui d’un certain Elon Musk. «Il nous semble que c'est d'une brutalité comparable à celle qu'on voit parfois dans des grands groupes et qu'on continuera à dénoncer», déclare Claire-Marie Féret, qui évoque «un manque de respect et de considération pour les collègues».
Le syndicat avait dénoncé cette maltraitance institutionnelle en début d’année après que neuf enseignants ont mis fin à leurs jours. «Quelques chantiers ont été ouverts, justement, sur l'accompagnement des équipes ou la prise en charge de la souffrance au travail», reconnaît la secrétaire académique du SNES-FSU. «Mais cet épisode récent des collègues qui découvrent la suppression de leur poste sur l'appli Iprof nous montre qu'il y a encore beaucoup, beaucoup à faire», conclut-elle.


















