La chasse aux fraudeurs passe à la vitesse supérieure. Une opération conjointe menée début juillet par Enedis Ile-de-France, les forces de l’ordre et plusieurs fournisseurs d’énergie a permis de détecter des irrégularités dans une dizaine d’établissements commerciaux parisiens. Ciblant principalement des franchises de restauration, cette action coup de poing visait à identifier des dérivations illégales destinées à contourner les compteurs électriques, rapporte Actu Paris ce mercredi 6 août.

Selon Enedis, cette opération s’inscrit dans le cadre d’un plan national de lutte contre la fraude lancé en 2024. Elle concerne aussi bien les particuliers que les professionnels, avec un objectif clair : freiner les pertes d’électricité non facturées, estimées à plus de 1,5 TWh par an, soit plusieurs centaines de millions d’euros. En Ile-de-France, région la plus touchée, près de la moitié des 100 000 fraudes recensées chaque année sont enregistrées. Lors des contrôles réalisés à Paris, les techniciens ont découvert des installations dangereuses : des dérivations illégales permettant de masquer tout ou partie de la consommation réelle d’électricité.

Des pratiques très dangereuses

Des pratiques risquées, pouvant entraîner des départs de feu, des électrisations ou électrocutions, alerte Enedis. Ces fraudes ont pu être repérées notamment grâce au compteur Linky. Le fameux boîtier connecté, souvent controversé, se montre particulièrement efficace pour repérer les anomalies. Il permet non seulement d’identifier les détournements, mais aussi d’évaluer précisément le préjudice, souligne Enedis.

Les restaurateurs mis en cause ont reçu un rapport chiffrant l’électricité volée et le montant à régulariser. Une plainte collective sera transmise au procureur de la République, Enedis se constituant partie civile. Les sanctions prévues sont lourdes : jusqu’à 75 000 euros d’amende pour vol d’énergie, 375 000 euros pour escroquerie, et cinq ans d’emprisonnement. Pour les personnes morales, les peines peuvent être encore plus élevées.