Après quatre ans de bouclier tarifaire, les prix de l’électricité repartent à la hausse. La remontée reste contenue, mais elle s’inscrit dans un contexte énergétique tendu qui fait craindre un hiver 2025-2026 plus coûteux pour les ménages. Le tarif réglementé de vente (TRVe) atteint désormais environ 0,195 euro/kWh en option base, tandis que le mégawattheure se négocie autour de 83 euros sur le marché de gros, soit une hausse de 34% sur un an, indique La Dépêche. A certaines heures de pointe, les prix franchissent même les 130 euros/MWh.

Cette hausse s’explique d’abord par le vieillissement du réseau électrique français. Construit pour l’essentiel avant 1990, il nécessite un entretien de plus en plus coûteux : les dépenses de maintenance ont progressé de 8% en 2025. En parallèle, sa modernisation, indispensable pour intégrer davantage d’énergies renouvelables, alourdit le TURPE (tarif d’utilisation du réseau public d’électricité), qui finance le transport et la distribution. Ces frais, représentant près de 15% de la facture, se répercutent directement sur les ménages.

Disparition du dispositif ARENH

A cette pression structurelle s’ajoute une fiscalité toujours pesante : malgré une légère baisse de l’accise sur l’électricité, la CSPE et la TVA continuent de gonfler la note. Depuis la fin du bouclier tarifaire, les consommateurs ne bénéficient plus du soutien budgétaire massif qui avait permis de contenir la hausse pendant quatre ans. Le contexte énergétique reste également sous tension. La demande hivernale européenne demeure forte, tandis que la production nucléaire française reste fragile, dépendant du calendrier de maintenance des réacteurs.

Et si la Commission de régulation de l’énergie (CRE) ne prévoit pas de forte hausse du TRVe avant février 2026, une rupture majeure interviendra fin décembre 2025 : la disparition du dispositif ARENH, qui permettait aux fournisseurs alternatifs d’acheter une partie de l’électricité nucléaire d’EDF à prix régulé. Ce système, qui stabilisait les tarifs depuis 2011, disparaîtra le 31 décembre. Dès 2026, les fournisseurs devront se fournir sur le marché au prix réel, estimé entre 58 et 70 euros/MWh.

Une protection des consommateurs «moins forte»

Le TRVe sera désormais indexé sur la moyenne des prix observés sur les deux années précédentes. Si les cours restent contenus, la hausse sera limitée, mais en cas de nouvelle flambée énergétique, les factures grimperont rapidement. «Si les prix de marché repartent à la hausse, le tarif réglementé suivra mécaniquement le mouvement. La protection des consommateurs sera donc moins forte qu’auparavant», prévient auprès de nos confrères Maxime de la Raudière, directeur général délégué du comparateur en ligne Selectra.

Dans le même temps, les consommateurs pourront tirer parti de la réforme des heures pleines et creuses. Depuis ce samedi 1er novembre, le créneau fixe de 22 h à 6 h appartient au passé. Cinq heures creuses sont désormais conservées la nuit, tandis que trois peuvent être placées dans la journée, entre 11 h et 17 h, selon les besoins du réseau. Une nouvelle flexibilité qui vise à mieux répartir la consommation, mais qui risque aussi de bousculer les habitudes tarifaires et de rendre plus difficile la comparaison des offres.

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