Selon Les Échos, le système européen de frontières numériques EES, ou enregistrement biométrique, démarre dimanche 12 octobre. Dès dimanche, les habitants de pays en dehors de l’Union européenne qui souhaitent pénétrer dans l’espace Schengen, peu importe le moyen de transport, devront faire l’objet d’un enregistrement biométrique lors de leur passage à la frontière, qu’ils soient détenteurs ou non d’un visa. Pour rappel, l’espace Schengen comprend 29 pays européens, et exclut Chypre, la Norvège, l’Islande, la Suisse et l’Irlande.

Au total, ce sont 700 millions de personnes qui sont concernées par ce changement. La pratique de l’enregistrement électronique est déjà largement répandue dans d’autres pays, comme aux États-Unis. Elle consiste à scanner son passeport, enregistrer ses empreintes digitales et une photo du visage sur une borne, avant de pouvoir passer la frontière. Cela concerne tous les lieux de transit, qu’il s’agisse des aéroports, des ports ou des gares. Objectif : mieux contrôler les entrées et les sorties des ressortissants étrangers, mais aussi contrôler la durée de leur séjour. Pour enregistrer toutes ces informations, un serveur est installé à Tallinn, en Estonie, et connecté à tous les services de police des 29 pays. Une fois enregistrées, ces informations resteront disponibles trois ans, pour faciliter les passages ultérieurs. En pratique, passer ce nouvel enregistrement biométrique ne sera pas très long pour les voyageurs, «trois à quatre minutes» selon Sergio Colella, président Europe de Sita, l’entreprise produisant les bornes.

Files d’attente à prévoir

Si le système est efficace pour contrôler les arrivées, la mise en place de ces bornes s’annonce chaotique et inégale. Au risque de voir se former de très longues files d’attente dans les aéroports ou dans les gares notamment. «C’est un chantier d’ampleur avec plus de 10.000 machines à installer dans les aéroports», explique Sergio Colella. Et comme le système est le même dans 29 pays différents, cela va encore ralentir l’installation de l’enregistrement biométrique.

Dans les aéroports Roissy-Charles de Gaulle et Orly, ce sont plus de 300 kiosques fournis par Thales qui ont déjà été installés. Selon Aéroports de Paris, les équipes sont déjà formées à accompagner les passagers pour s’enregistrer et à fluidifier le trafic. À l’avenir, cet enregistrement biométrique devrait être accompagné, fin 2026, d’une autorisation d’entrée payante pour les voyageurs non-européens, comme aux États-Unis.