C'est un échec : aucun accord n'a été trouvé lors de la réunion organisée ce 23 avril entre la direction de la SNCF et SUD-Rail, rendant désormais plus que probable le mouvement de grève la semaine du 8 mai. Comme l'indique Le Parisien, le syndicat menace même, après cet échange infructueux, de déposer un nouveau préavis après le 8, faute d'avoir obtenu la hausse de 100 euros de la prime de travail qu'il réclamait auprès de la direction. Selon Fabien Villedieu, secrétaire fédéral de SUD-Rail, cette réunion «a duré deux heures, mais elle aurait pu se terminer au bout de deux minutes».

La DRH de la branche Voyages a, dès le début de la rencontre, annoncé la couleur, relate le syndicaliste : «Elle nous a dit qu’il n’y aurait pas d’évolution sur la rémunération. Quant aux modifications de plannings, qui rendent la vie quotidienne insupportable pour les contrôleurs et les conducteurs, elle est restée sur la mise en place d’ateliers de travail». Et Fabien Villedieu de déplorer : «C’est du foutage de gueule.» Les préavis de grève risquent donc bien de se transformer en mouvement effectif aux dates prévues : le lundi 5 pour les commerciaux (les cheminots travaillant dans les gares). Le 6 pour leurs collègues du matériel (qui s’occupent de réparer les TGV). Puis le 7 avec les conducteurs.

«Nous avons fait le job», estime la direction de la SNCF

Le 8 mai, aucun mouvement prévu. Les trois jours suivants, en revanche, seront marqués par une grève des contrôleurs, cette fois-ci. Et SUD-Rail n'est pas le seul à les appeler à cesser le travail. Hors lutte syndicale, le CNA, collectif de contrôleurs qui en 2022, avait été à l'initiative d'une grève pendant les fêtes de Noël, puis d'une autre en février 2024, est particulièrement actif dans le mouvement. «À chaque fois, ils ont réussi à faire plier la direction», note un syndicaliste.

Il y a quelques jours, la direction de l'entreprise se montrait pourtant confiante, assurant que le dialogue social permettrait de parvenir à un accord et promettant que les trajets seraient assurés. Rien n'est moins sûr, désormais. Mais la SNCF n'en démord pas : «Nous avons fait le job. Tous les engagements pris en 2022 ont été tenus et notamment en termes d’embauche chez les contrôleurs, + 11 % entre 2021 et 2024.» Quant à la hausse de 100 euros de la prime de travail : «Les rémunérations sont discutées lors des NAO. Pour l’ensemble des 150 000 cheminots et non par catégorie.» tranche-t-elle.

Le mouvement pourrait perdurer après le 8 mai

Deux réunions sont certes prévues la semaine prochaine, mais elles ne dénoueront rien. Selon Fabien Villedieu, elles serviront à «constituer des groupes de travail, se mettre d’accord sur un cahier des charges pour un audit sur l’organisation des plannings qui aura lieu en juin. Il n’y a plus de réunion de négociations.» Un autre syndicaliste prédit : «Désormais, il y a deux solutions : soit la direction gagne du temps pour jauger un peu de la mobilisation et avisera en fonction. Soit c’est Fermez le banc, notamment parce qu’elle a l’appui du ministre des Transports, qui estime que les revendications ne sont pas légitimes. Et à partir de là, ça peut se durcir.»