Quelques jours après le décès d’Alain Delon, dimanche 18 août à l'âge de 88 ans, les relations entre ses enfants semblent s’être apaisées. Après plusieurs mois de tensions, Anouchka, Anthony et Alain-Fabien ont enterré la hache de guerre avant l’inhumation de leur père prévue samedi 24 août dans sa propriété de Douchy (Loiret). Comme l’a expliqué Capital, sa fille Anouchka, «exécutrice testamentaire», touchera la plus grande part de l’héritage, soit 50% de sa fortune estimée à 150 millions d’euros. Ses deux autres fils, Anthony et Alain-Fabien, qui ne contesteront pas, toucheront respectivement 25%.

En outre, à moins que son ancienne dame de compagnie, Hiromi Rollin, ne soit citée dans le document, elle ne devrait rien toucher. Mais qu’en est-il du côté des enfants d’Ari Boulogne ? L’ancien photographe, décédé l’année passée, et qui a longtemps revendiqué être le fils de l’interprète du Guépard, n’a jamais obtenu gain de cause en justice. Idem pour sa fille Blanche, rappelle Gala, qui avait demandé à la justice genevoise de prélever l’ADN de l’acteur. Elle a été déboutée. Cependant, fin mai, la Cour de cassation a décidé «ce que nous attendions depuis trois ans, que la France pouvait juger cette affaire», explique au Nouvel Obs Me Saskia Ditisheim, l’avocate suisse de Blanche Boulogne.

Vers un «bouleversement» de l’héritage ?

Or, comme l'explique à nos confrères Me Laurence Mayer, avocate spécialisée en filiation, la France applique la loi du pays d’origine de la mère (Nico, ndlr), qui pour rappel, est allemande. Un juge français peut donc ordonner des tests ADN. C'est cette action de reconnaissance de paternité en France que veut aussi poursuivre l'autre fils d'Ari Boulogne, Charles. Bien qu'avec la disparition de l’acteur, un test de paternité soit devenu plus délicat, cela n'est pas impossible. Pour cela, il faudra faire une confrontation avec un des trois enfants reconnus d’Alain Delon. «Mais ils ont le droit de refuser et ce ne sera pas considéré comme un aveu», analyse auprès de Gala, Bernard Pascuito, journaliste et auteur du livre Alain Delon : une vie aux aguets.

La responsabilité revient donc à la France, mais si elle était faite également en Suisse par Charles Boulogne, cela nécessiterait une coopération entre les deux pays. Le jugement de la Cour rebat les cartes puisque, si Ari Boulogne était reconnu comme le fils d’Alain Delon, sa part «va tout bouleverser», prévient déjà le journaliste Bernard Pascuito. Ils ne seraient plus seulement trois, mais quatre à se partager le gâteau.

Le précédent Yves Montand

Une affaire qui rappelle celle d’Yves Montand. L’ancienne comédienne Anne Drossart avait engagé en 1989 une action en recherche de paternité au nom de sa fille Aurore, née 14 ans plus tôt. Yves Montand avait refusé une analyse sanguine de son vivant demandée par le tribunal de Paris, mais après sa mort, une exhumation post-mortem (qui avait ému l’opinion) avait eu lieu. Sa non-paternité avait finalement été conclue en 1998.