
La machine est lancée dans l’Empire du Milieu. Depuis 2023, les vols commerciaux opérés par des C919 se multiplient. Si cet avion ne parle pas à tout le monde, il s’agit pourtant du fleuron de l’avionneur chinois Comac. Ce dernier ne cache d’ailleurs pas ses ambitions : concurrencer Boeing et Airbus. Et à ce jour, Comac a déjà enregistré plus de 300 commandes. En Chine, sur le tarmac de l’aéroport de Shanghai, impossible de trouver des critiques sur cet avion, explique France 2. «Lors de toutes nos vérifications, nous n’avons jamais constaté le moindre problème», assure un ingénieur de China Eastern Airlines.
Dans l’avion, même discours, pour ce qui ressemble à une gloire nationale : «Je suis fière que notre pays construise des avions», se réjouit une femme, quand un autre passager explique avoir «choisi spécifiquement ce vol, car l’avion est un C919». Même les pilotes sont dithyrambiques : «Pendant 20 ans, j’ai piloté des Airbus A320, A330 et A350. Il n’y a pas de différence majeure dans le pilotage», affirme Yu Kai, pilote China Eastern Airlines, au micro de France 2.
L’A320 désossé en Chine, puis copié ?
L’A320 ? Un avion bien connu des Chinois ? Etrange coïncidence, parmi les A320 qu’Airbus a vendus à Pékin, l’un d’eux a disparu au début des années 2000. Et il n’a jamais volé, rappellent nos confrères. L’Empire du Milieu l’a-t-il copié ? Les ressemblances sont en tout cas frappantes, du fuselage à la technologie embarquée. Des affirmations corroborées par Patrick Devaux, ancien cadre chez Airbus, qui rappelle que l’A320 est «devenu un avion-fantôme» du jour au lendemain.
A l’époque, Patrick Devaux et ses collègues se sont dit : «Ils sont en train de le désosser (…) ils copiaient exactement chaque pièce de cet avion.» Des rumeurs circulent en effet depuis plusieurs mois, selon lesquelles l’Airbus a été complètement démonté… Toutefois, l’avionneur européen n’a jamais rien dénoncé par peur de représailles commerciales, notamment parce qu’il a vendu des dizaines d’appareils à la Chine, avant d’ouvrir une énorme usine d’assemblage… d’A320 en Chine.
Pas d’autorisation à voler en Europe
Le savoir-faire européen est-il entre les mains chinoises ? Depuis, le C919 continue de faire fureur. Après un premier exemplaire produit en 2023, treize en 2024, Comac en prévoit 150 d’ici 2028. Mais il reste un écueil à régler : l’autorisation de voler en Europe. L’Agence européenne pour la sécurité aérienne a annoncé qu’il faudrait attendre trois à six ans. Mais Comac obtiendra cette autorisation, ce qui fait craindre le pire à Bruxelles, qui compare déjà cette concurrence à celle des voitures électriques chinoises.



















