L’épidémie de chikungunya s’accélère à La Réunion. Deux personnes sont décédées de la maladie dans ce département français ont annoncé, ce vendredi 21 mars, la préfecture et l’Agence régionale de santé (ARS), rapporte Réunion La 1ère. Ces deux décès de patients âgés de 86 et 96 ans ont eu lieu la semaine dernière, et l’un d’eux présentait des comorbidités. «L’attribution de la cause des décès au chikungunya fait l’objet d’une analyse au sein d’une commission d’investigation, associant le médecin traitant, des infectiologues du CHU et de Santé Publique France», expliquent les autorités dans un communiqué.

«Ce nécessaire recours à plusieurs experts explique les délais entre le décès, l’imputabilité au chikungunya et sa déclaration par les autorités sanitaires», précisent-elles. L’épidémie chikungunya s’intensifie sur l’île, avec le recensement de «plus de 8 500 cas autochtones» (non importés) de cette maladie, transmise par le moustique tigre. Elle «s’est accélérée ces dernières semaines et s’étend désormais à tout le territoire», notent les autorités dans le communiqué. Près de 3 000 cas ont ainsi été recensés en une semaine.

Un pic épidémique en avril

Le préfet avait déclenché le niveau 4 du plan ORSEC, correspondant à une «épidémie de moyenne intensité», le 14 mars dernier, rappellent nos confrères. «Nous avions annoncé un pic épidémique pour le mois de mai, mais au regard des derniers chiffres et de l’accélération, il est possible qu’il arrive plutôt au mois d’avril», a prévenu le professeur Xavier Deparis, directeur de la veille et de la sécurité sanitaire à l'ARS, jeudi soir sur la chaîne Réunion La 1ère.

«D’ici la fin de la semaine, on sera à plus de 10 000 cas confirmés, et c’est sûrement bien plus car tous les médecins ne prescrivent pas de bilan sanguin», a-t-il estimé. Alors que l’accès à la vaccination s’organise sur l’île, les autorités appellent la population «à mettre en œuvre les mesures de prévention efficaces».

Elles recommandent notamment d’«éliminer tout ce qui peut contenir de l’eau autour de son domicile», de se protéger des piqûres de moustiques et continuer à se protéger, même malade et de consulter un médecin en cas de symptômes.