10 219 euros nets par mois. C’est le montant que touchent les 1% des salariés du secteur privé les plus riches en France en 2023. Soit 7,5 fois le montant du Smic et 4,7 fois le salaire médian français qui est de 2 183 euros net par mois. Dans une étude publiée mardi 18 novembre, l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) dresse le portrait-robot des Français les plus aisés.

Dans la fonction publique, les 1% des agents les mieux payés touchent un salaire de plus de 7 540 euros net par mois. Parmi les plus hauts salaires de la population française, les 0,1% des riches touchent 27 066 euros nets par mois, soit presque 20 fois le montant du Smic. Si l’on considère seulement les 100 postes les mieux rémunérés, les sportifs professionnels en représentent un peu plus d’un tiers (36 postes). Une grande partie d’entre eux (31 postes) est aussi occupée par des salariés assurant des fonctions de direction.

Les hommes surreprésentés parmi les plus aisés

La majorité des Français les mieux payés sont des hommes. En effet, les femmes représentent seulement 24% des salariés qui composent le top 1% et à peine 10% de ceux du 100. Pourtant, elles occupent 42% des postes du secteur privé en 2023. Pour la plupart, les salariés les mieux rémunérés sont âgés de 50 ans ou plus et vivent en Île-de-France où se concentrent sièges sociaux, services financiers et banques. La majorité d’entre eux occupent davantage le même poste d’une année sur l’autre que les autres salariés. Par ailleurs, «plus le salaire est élevé, plus les postes ont tendance à se concentrer dans un petit nombre d’entreprises» note l’Insee.

Aussi, les foyers fiscaux à très hauts revenus, soit les 0,1% les plus aisés en matière de revenu déclaré présentent des revenus plus diversifiés que les autres. Ils sont composés à 38% de traitements de salaires, pensions et retraites, contre 90% pour le reste des ménages. 47% de leurs revenus sont constitués de capitaux immobiliers comme les dividendes et le revenu des obligations.

Le revenu moyen des plus riches a augmenté plus vite que celui des autres ménages français ces dernières années

Notez aussi que 20% des foyers fiscaux à très hauts revenus déclarent des revenus de source étrangère alors que seuls 2% des autres foyers fiscaux déclarent des revenus provenant de l’étranger. Entre 2003 et 2022, le revenu moyen des foyers à très hauts revenus a augmenté bien plus que celui des autres foyers fiscaux notamment via la croissance des revenus financiers et fonciers. Ainsi, en 2003, «les foyers à très hauts revenus gagnaient 21 fois plus que les autres foyers» tandis qu'en 2022, c'est «31 fois plus», souligne l'enquête, présentée mardi au cours d'une conférence de presse. Ils gagnaient «95 fois plus que les foyers les plus modestes en 2003» mais «167 fois plus en 2022», ajoute l'Insee.

Les plus aisés sont globalement ceux qui ont à la fois «un haut niveau de vie» (les 10% les plus riches qui ont plus de 39 100 euros de revenus disponibles par an pour une personne seule) et un «haut patrimoine» (de plus de 716 300 euros). Pour la plupart, ils ont entre 50 et 69 ans, sont cadres ou indépendants, vivent dans l’agglomération parisienne et vivent sans enfant.