Si la France était divisée en deux selon le niveau de vie, feriez-vous partie de la moitié des Français les plus riches ou des moins fortunés ? C'est la question posée par l'Insee dans l'édition 2024 de son étude «Revenus et patrimoine des ménages». Selon cette enquête, qui s’appuie sur des données de 2022 - les plus récentes disponibles - le niveau de vie médian s'élève en France à 2 028 euros par mois*, ou 24 330 euros par an. Pour le dire autrement, une moitié des Français gagne moins de 2 028 euros par mois, et l'autre moitié davantage.

9,1 millions de personnes sous le seuil de pauvreté fixé par l'Insee

La mise à jour de ce niveau de vie médian permet aussi à l'Insee d'actualiser le seuil de pauvreté, c'est-à-dire le revenu net à partir duquel une personne peut être considérée comme pauvre. Le seuil de pauvreté correspond à 60% du revenu médian. Ainsi, les personnes seules gagnant moins de 1 216 euros (60% de 2 028 euros par mois) sont pauvres au sens de l'Insee. C'est également le cas, par exemple, pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans et gagnant moins 2 554 euros. Ce qui représentait en 2022 14,4% des Français, soit 9,1 millions de personnes. Une proportion qui a sensiblement augmenté sur les 20 dernières années, note l'Insee : en 2004, le taux de pauvreté était de 12,4%.

Toutes les catégories sociales ou professionnelles ne sont toutefois pas exposées dans la même mesure au risque de pauvreté. Selon l'Insee, les personnes en situation de pauvreté monétaire se retrouvent en plus grande proportion chez les chômeurs (35,3%), les familles monoparentales (31,4%), les couples avec trois enfants ou plus (24,6%) et les enfants de moins de 18 ans (20,4%). Enfin, en divisant la population française en 10, toujours selon le niveau de vie, l'Insee constate que l'écart entre les plus riches et les plus modestes a très légèrement reculé sur un an : en 2022, les Français qui entraient dans la tranche des 10% les plus aisés gagnaient 3,39 fois plus que ceux situés dans la limite haute des 10% les plus modestes (contre 3,41 fois plus en 2021).

*Le calcul du niveau de vie ne prend en compte que les personnes vivant en logement «ordinaire», c'est-à-dire ne vivant pas en communauté (Ehpad, cités universitaires, etc.)