Le 9 décembre 2020, Pheanith Hannuna a mis fin à ses jours. Ses parents l’ont retrouvé pendu dans sa cham­bre. Il avait 21 ans. Pheanith Hannuna n’était pas ce qu’on appelle un garçon à problèmes. Il se posait des questions sur le sens de la vie, comme tous les jeunes de son âge. Mais il ne broyait pas du noir, ne fréquentait pas les psys, ne souffrait pas de solitude. Il avait des tas d’amis, une copine qui l’adorait, d’excellentes relations avec ses parents, une folle passion pour le dessin et mille projets en tête. «La veille de sa mort, je lui ai proposé de m’accompagner à un escape game, témoigne Raphaël Lux, son ami d’enfance, pour qui il était comme un frère. Il m’a tout de suite répondu que ça le branchait à fond, il était super motivé.»

Pheanith était très demandé, et son emploi du temps plutôt chargé. Des musiciens lui avaient proposé de dessiner leur plaquette, il travaillait sur un sujet de bande dessinée et, en attendant, mettait la dernière main à une vaste fresque que lui avait commandée un commerçant du quartier pour égayer sa boutique. Ses œuvres, des illustrations au trait vif et limpide, empreintes d’une profonde humanité, avaient un succès fou : jusqu’à 17 000 personnes ­suivaient le compte Instagram sur lequel il les postait, et les retours étaient enthousiastes. A 21 ans, une telle réussite est rare.

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