
Une bonne nouvelle pour ce week-end du 8 mai. En effet, malgré la forte mobilisation des cheminots (75% de grévistes selon Sud Rail), la direction de SNCF Voyageurs a réussi à invisibiliser le mouvement de grève des contrôleurs de TGV qui débute ce vendredi jusqu’à dimanche. En effet, 90% des trains vont rouler durant le week-end. Mais comment la SNCF est-elle parvenue à rétablir une situation presque normale ? Selon BFM TV, l’entreprise va mobiliser des cadres volontaires du groupe pour remplacer les contrôleurs grévistes.
Ces derniers, issus des métiers de la finance, des ressources humaines ou de la communication, sont ainsi formés aux missions de chef de bord. D’après nos confrères, ils seraient plusieurs centaines. Une décision qui n’a pas plu aux organisations syndicales qui dénoncent «ces briseurs de grève». Ces cadres bénéficieront d’une prime de 50 euros par heure travaillée pendant le week-end, selon elles. «Mettre tous les moyens pour casser la grève, pour essayer d'étouffer la colère des cheminots et cheminotes qui se mobilisent depuis le début de la semaine», explique Julien Troccaz, secrétaire fédéral de Sud Rail. Ces «mercenaires briseurs de grève» sont des «gens archi sous-formés et archi-surpayés», dénonce, quant à lui, Fabien Villedieu, délégué syndical Sud Rail.
Des formations effectuées trop rapidement ?
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, pointe du doigt l’attitude de la direction de SNCF Voyageurs qui «instrumentalise l’encadrement». «Les cadres sont mis sous pression, ils sont soit obligés de remplacer les grévistes, soit obligés de se déclarer en grève eux-mêmes», justifie-t-elle. «On leur fait un chantage qui n’est pas acceptable», martèle-t-elle. Les syndicats estiment que les formations dispensées aux cadres sont menées à un rythme trop soutenu, ce qui pourrait compromettre la sécurité des passagers. Une inquiétude que la direction de la SNCF rejette fermement, réaffirmant que la sûreté des voyageurs reste une priorité fondamentale.
«La mobilisation des cadres pour permettre aux trains de circuler lors des conflits sociaux est une pratique très ancienne à la SNCF», confie une source auprès de BFM TV. «Les cadres concernés en retirent une meilleure connaissance pratique des évolutions du métier des salariés qu'ils encadrent», ajoute-t-elle. La direction de la SNCF insiste sur le fait que cette expérience permettra aux cadres de saisir pleinement les réalités du métier.

















