Amazon au service de l'Etat américain. Sa Amazon Web Services (AWS) va investir jusqu'à 50 milliards de dollars dans des centres de données spécialisés en intelligence artificielle (IA) et superordinateurs pour le gouvernement, selon un communiqué publié ce lundi 24 novembre. La mise en chantier est prévue en 2026 pour ce projet qui doit, selon le patron d'AWS Matt Garman, cité dans le communiqué, «accélérer» les travaux du gouvernement des Etats-Unis «dans ses missions cruciales, de la cybersécurité à la découverte de nouveaux médicaments».

AWS est déjà un prestataire majeur de l’Etat fédéral, principalement dans le domaine de l'informatique à distance (cloud), à hauteur de plusieurs milliards de dollars par an. La filiale d'Amazon dédiée au cloud est devenue, en 2011, la première entreprise privée à bâtir des infrastructures d'informatique à distance spécifiquement pour le gouvernement américain. AWS a notamment construit, toujours pour des agences fédérales et ministères, des centres de données totalement isolés de réseaux externes et de l'internet public pour éviter des failles de sécurité, un dispositif appelé «air gap».

Superordinateurs et outils avancés

L'investissement annoncé ce lundi portera sur l'IA, avec accès à tous les outils d'AWS, des modèles d'intelligence artificielle eux-mêmes à leur entraînement, en passant par la mise en service d'assistants IA personnalisés. Il va aussi améliorer l'accès du gouvernement aux superordinateurs, aux capacités de calcul supérieures à celles des ordinateurs classiques. «Cet investissement supprime les barrières technologiques qui ont ralenti le gouvernement jusqu'ici et positionne les Etats-Unis aux avant-postes de l'ère IA», a estimé Matt Garman.

Depuis le début de l'année, le rythme des annonces portant sur l'addition de nouveaux centres de données s'est considérablement accéléré, au point d'atteindre des milliers de milliards de dollars. Ils tentent de suivre la demande d'IA, qui ne cessent de croître, même si des observateurs s'inquiètent de cette cadence effrénée et de la formation d'une possible bulle, alimentée par les investisseurs et Wall Street.