L’affrontement entre Amazon et SpaceX ne fait que commencer. L’entreprise du milliardaire Jeff Bezos a annoncé que sa constellation Kuiper compte désormais 102 satellites, dits en orbite basse, selon BFMTV. Pour y parvenir, Amazon s’est en fait servi de la fusée Falcon 9 de SpaceX, l’entreprise d’Elon Musk, qui est aussi à la tête de Starlink. Cette situation illustre bien l’état de ce marché stratégique, mais aussi ses dynamiques actuelles.

Le projet de satellites Kuiper a pour objectif de mettre en place un réseau mondial de télécommunications, avec un lancement prévu en France à la fin de l’année 2025. Et l’ambition de se faire une place face à Starlink est claire. Mais pour Amazon, la route va être encore longue. Amazon prévoit à terme 3 236 satellites, dont certains vont être envoyés par la fusée européenne Ariane 6, dont le départ est programmé dans la nuit du 12 au 13 août 2025. En face, Starlink compte déjà 8 000 satellites. Le cap atteint aujourd’hui avec les 102 satellites lancés ne représente donc en fait qu’environ 3% de l’objectif final.

Une course contre la réglementation

Mais Amazon n’a pas le temps de la réflexion. La Federal Communications Commission (FCC), régulateur américain des télécoms, impose à l’entreprise de déployer 1 600 satellites d’ici juillet 2026. Pour arriver à cette nouvelle étape, l’entreprise va devoir enchaîner 83 lancements de plus dans les onze prochains mois.

En France, Kuiper a déjà l’avantage d’avoir le feu vert de l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques. Elle doit quand même encore séduire un marché où Starlink est présent depuis plusieurs années déjà. Pour Kuiper, l’Europe reste un terrain prometteur où environ 40 millions de foyers n’ont pas d’accès au très haut débit fixe. C’est ce marché qui est dans le viseur de Kuiper. Par ailleurs, Amazon affirme qu’une centaine d’appareils seulement suffisent pour faire fonctionner son réseau initial.