La Commission européenne a annoncé, vendredi 5 septembre, la sanction choisie contre Google. L’entreprise américaine devra payer une amende de 2,95 milliards d’euros pour avoir abusé de sa position dominante dans le secteur de la publicité en ligne, selon Le Dauphiné Libéré. L’entreprise américaine a annoncé faire appel de la décision, et parle d’une amende «injustifiée». La Commission européenne n’a donc finalement pas tenu compte des menaces brandies par Donald Trump de nouvelles punitions commerciales, à l’encontre des pays qui s’attaqueraient aux géants de la tech américaine. Par ailleurs, la Commission européenne a tout de même rejeté, pour l’heure, la possibilité d’une scission des activités publicitaires de Google. Elle fait aussi valoir son droit souverain à réguler l’espace numérique européen, sans céder aux pressions.

Cette décision illustre le bras de fer qui s’est engagé depuis plusieurs années maintenant entre l’Union européenne et les entreprises de la tech américaines. Et ces derniers mois, avec la pression des droits de douane imposés par Donald Trump sur les exportations européennes, le débat s’est intensifié sur la capacité de l’UE à imposer ses propres règles.

Une pluie d’amendes pour Google

Google a donc aussitôt réagi et s’est montré vivement critique de la décision prise par l’Union européenne, en dénonçant notamment une «mauvaise» décision, qui imposerait des «changements qui affecteront des milliers d’entreprises européennes», selon Lee-Anne Mulholland, vice-présidente de Google chargée des affaires réglementaires. De son côté, Donald Trump s'est aussi exprimé sur cette décision. «L'Europe a «attaqué» aujourd'hui une autre grande entreprise américaine, Google», a-t-il affirmé sur sa plateforme Truth, tout en agitant la menace de riposter avec des sanctions commerciales. Dans la même publication, le président américain affirme que si l'Union européenne ne reconsidère pas les amendes «injustes» infligées à Google et à Apple, il serait «contraint» d'utiliser le mécanisme de droits de douane punitifs, la «Section 301».

Pour Google, c’est la troisième amende cette semaine. Le groupe a aussi été condamné, mercredi 3 septembre, à verser 425,7 millions de dollars de dommages à 100 millions d’utilisateurs pour atteinte à leur vie privée, une décision de la Cour fédérale de San Francisco. Jeudi, le groupe a ensuite été condamné à une amende record de 325 millions d’euros infligée par l’autorité française de contrôle du respect de la vie privée (Cnil) pour des violations en matière de publicités et de cookies. En revanche, mardi, Google a remporté une importante victoire judiciaire, en évitant le démantèlement de son navigateur Chrome.